SYRIE (Enquête) – L’État islamique, un califat rouge-sang…

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Tout au long de ce mois de juin 2014, des images de plus en plus nombreuses des atrocités commises par les combattants sunnites de l’État islamique de l’Irak et du Levant (EIIL) ont inondé la toile : crucifixions, décapitations, mutilations diverses… Une enquête de notre correspondante en Syrie *

« La population syrienne est une peste hypocrite ! » C’est ainsi que la qualifie B., un jeune français âgé de 25 ans à peine, un ancien braqueur « de profession », qui, depuis plus d’un an, s’est recyclé dans le moudjahidisme en Syrie.

B. ne fait pas dans la demi-mesure : il juge très sévèrement les Syriens. Pour lui, il n’y a qu’un seul objectif : la restauration du Califat sur tout al-Sham [le Levant = Syrie, Liban et Palestine (Israël)].

Lorsque j’ai eu le malheur de lui parler de la tuerie qui a eu lieu au Musée juif de Bruxelles, le 24 mai dernier, et de m’indigner du crime odieux commis par Mehdi Nemmouche, alias Abou Omar al-Firansi (« Abou Omar le français »), sa réponse fut cinglante : « Parle bien de mon frère ! Tu es comme tous ces chiens de Syriens qui veulent la démocratie ! Ils croient qu’on est venus pour battre Bachar, mais on s’en fout de lui… Nous, on combat toux ceux qui sont contre l’Islam ! Tous ceux qui oppressent nos frères et sœurs musulmans. C’est à cause de gens comme toi que la Oumma [la communauté musulmane]est humiliée. Vous verrez, dans quelques années… Tous les rageurs et toi, qui êtes contre la Dawla [l’État islamique de l’Irak et du Levant – EIIL], comment on mettra le Califat ! À ce moment là, ne venez pas pleurer en vous excusant ! Allez du côté des murtadin et des kufar [les apostats et les mécréants]pour que votre refuge soit le feu ! Ici, ce n’est plus votre pays, c’est le nôtre maintenant ! C’est la terre d’Allah et de ses serviteurs véridiques qui combattent pour sa cause ! Ce n’est pas la terre des apostats de l’ASL [l’Armée syrienne libre ; les Syriens démocrates qui combattent la dictature de Bachar al-Assad]. On verra qui va gagner ! »

Tandis que, stupéfaite par tant de véhémence, j’écoutais cette logorrhée haineuse, des images qui me sont venues à l’esprit, celles qui ont été filmées et publiées sur les réseaux sociaux par ses compagnons d’arme et qui terrorisent toute la Syrie : les têtes décapitées, les mains coupées pour vol, les corps crucifiés, les hommes que l’on égorge… Ils se targuent d’appliquer la Charia, mais j’ai plutôt l’impression qu’ils sont en train de jouer une sorte de film d’épouvante, une superproduction de l’horreur.

Syrie 1Je les ai vus, ses amis, le sourire aux lèvres, qui tenaient fièrement les têtes tranchées de leur ennemis ; « des combattants chiites au service de l’Iran et d’Assad », ont-il affirmé. Mais c’étaient plutôt celles de combattants de l’ASL ou, parfois, des moudjahidins de Jabhet al-Nosra [mouvement islamiste proprement syrien, souvent qualifié de « branche syrienne d’al-Qaeda », dont une partie des combattants se sont militairement opposés à l’avancée de l’EIIL, majoritairement composé de combattants étrangers].

Je pense évidemment à ces soldats américains, qui publiaient des photos prises aux côtés des cadavres d’insurgés afghans. S’agirait-il d’une pulsion qui exacerbe le sentiment de triomphe sur l’ennemi ? Il y a plus de deux mois, Rachid L., un djihadiste d’une trentaine d’années, français lui aussi, m’a fait part de son intention de « couper la tête à un frère de la Dawla, un espion qui travaille pour le gouvernement algérien ». « Ça donne plus de sensation ; et ça intimide les autres ennemis, qui sont obligés de réfléchir mille fois avant de s’en prendre à la Dawla », m’a-t-il expliqué.

Syrie4Les djihadistes de l’EIIL ne se contentent plus de décapiter. La crucifixion est apparue comme la nouvelle sanction ; une sanction extrêmement humiliante et beaucoup plus spectaculaire, à l’adresse de la population : les victimes sont crucifiées sur les place publique des villes et villages. J’en ai répertoriées des dizaines…

De toute mon enquête, c’est l’exécution d’un jeune adolescent à peine pubère qui m’a le plus bouleversée : Youssef al-Mohammad, qui vivait à Manbij, une bourgade située au nord d’Alep. Il a été exécuté par crucifixion. Son cadavre a été attaché à un arbre, au centre de la place du marché, et ils lui ont collé affiche sur le ventre : « Il a violé une femme et a volé son argent. »

Dans cette même ville, une des dernières du gouvernorat d’Alep encore aux mains de l’EIIL que l’ASL combat sans relâche, les habitants avaient décidé de mener une grève générale pour protester, en neutralisant l’activité économique, contre « l’État de la terreur ». Quelques semaines plus tôt, une femme, accusée d’adultère sans aucune preuve, avait été exécutée par strangulation en place publique, devant une foule de combattants de l’EIIL qui tendaient tous leur téléphone portable en direction de la malheureuse, pour filmer la scène, qui a aussitôt été postée sur les réseaux sociaux de l’organisation.

Syrie3Le 7 juin dernier, deux citoyens de Manbij, ont également été tués et crucifiés pour apostasie.

À Manbij, dont la population est à majorité de confession soufie [le Soufisme est considéré comme une hérésie par les Sunnites radicaux de l’EIIL], les djihadistes de l’EIIL, qui occupe la ville depuis décembre 2013, ont procédé à la destruction de nombreux mausolées et de plusieurs mosquées…

Dans un autre village du gouvernorat, à Deir Hafer, huit miliciens de l’ASL ont été exécutés et leurs corps ont été crucifiés en public.

Dans le chef-lieu du gouvernorat voisin, à ar-Raqqa, un civil a été abattu à bout portant, d’une balle dans la tête, avant d’être également crucifié ; les djihadistes ont cloué une pancarte au-dessus de sa tête : « Il a tué délibérément un musulman et pris son argent. » Selon les témoignages que j’ai pu recueillir auprès des habitants, l’exécution a été ordonnée sans enquête, sans preuve et sans procès.

Pourquoi les combattants de l’EIIL ont-ils brusquement généralisé cette pratique de la crucifixion, jusqu’alors inconnue dans l’Islam ?

L’un d’eux m’a expliqué que, dans le Coran, il est question de la crucifixion (une seule fois), dans un verset relatif à la peine qu’il faut appliquer aux bandits et aux voleurs ayant usé de violence : « La rétribution de ceux qui guerroient contre Dieu et son envoyé, et qui s’empressent de corrompre sur la Terre, c’est qu’ils soient tués, ou crucifiés, ou que soient coupés leurs mains et leurs pieds opposés, ou qu’ils soient bannis de la terre. Ils auront l’ignominie ici-bas, et au-delà un grand châtiment. Sauf ceux qui se sont repentis avant que vous n’ayez pouvoir sur eux. Sachez que Dieu est indulgent et miséricordieux. »

« Le Coran annule donc la sanction, si le coupable se repent », lui ai-je rétorqué. Il m’a regardée, l’air méprisant, et n’a rien répondu.

Cherchant à comprendre, j’ai cherché une réponse dans la religion des crucifiés ? Certains étaient-ils chrétiens ? Les djihadistes de l’EIIL auraient-ils la volonté d’éradiquer les Chrétiens de Syrie ?

Mais aucun témoignage n’a confirmé mon hypothèse : tous les « crucifiés » que j’ai répertoriés étaient musulmans.

Le seul témoignage relatif à des chrétiens crucifiés, je l’ai entendu sur Radio Vatican. C’est celui d’une religieuse syrienne, qui date du 18 avril dernier : sœur Raghida, qui dirigeait l’école du patriarcat gréco-catholique à Damas et qui vit maintenant en France, a déclaré que des Chrétiens ont été crucifiés pour avoir refusé de prononcer la profession de foi musulmane ou de verser une rançon ; mais l’EIIL n’a revendiqué aucune crucifixion de Chrétien dans les villes sous leur contrôle.

Vendredi dernier, le 27 juin, un de mes contacts m’a montré la photographie d’un homme, la tête couverte de sang. Une pancarte indiquait : « Le coupable : Abou Adnane al-Andali. La sentence : exécution et crucifixion durant trois jours. Le motif : chantage envers des conducteurs aux barrages, en les accusant d’apostasie ». Mon attention a été attirée par la signature apposée sur l’écriteau : « Le Prince des Croyants ». Le Prince, c’est le chef de l’EIIL, Abou Bakr al-Baghdadi…

Syrie2L’exécution de cet homme, un membre corrompu de l’EIIL, puni par ses « frères », est survenue deux jours avant la proclamation du Califat (un régime politique islamique disparu avec le démantèlement de l’Empire ottoman, aboli en 1924).

Le rétablissement du Califat par l’EIIL, sur tout le territoire qu’il contrôle désormais, a été saluée par de nombreux Sunnites, qui considèrent cette restauration comme la preuve que l’EIIL, qui s’est rebaptisé « l’État islamique » (EI), défend une cause juste et ne faisant aucune distinction entre les citoyens.

Abou Bakr al-Bagdadi a été présenté comme le nouveau « calife » (terme qui désigne, depuis la mort du prophète Mohammad, son successeur, le « commandeur des croyants » de tout le monde musulman) ; la déclaration a été publiée par Abou Mohammad al-Adnani, porte-parole de l’EIIL, qui a salué le Calife Ibrahim, ainsi que se fera désormais appeler Abou Bakr al-Baghdadi.

Les djihadistes de l’État islamique, qui contrôlent un vaste territoire à cheval sur l’Irak et la Syrie, estiment qu’il est du devoir de tous les Musulmans de prêter allégeance au calife ; ceux qui refuseront de se soumettre au successeur du Prophète seront considérés comme apostats et exécutés.

La question est de savoir comment le Califat sera reçu par les populations sunnites de la région. Y adhèreront-elles ? Ou bien doit-on s’attendre à une guerre civile généralisée ?

Soulignons, que, rien qu’en Syrie, près de 7.000 personnes ont déjà été tuées dans les combats qui ont eu lieu entre l’EI, d’une part, et Jabhet al-Nosra et l’ASL, de l’autre (selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme – OSDH).

Toutefois, depuis la proclamation du Califat, Jabhet al-Nosra (dont le nombre des combattants n’a cessé de croître, au détriment de l’ASL) s’est révélée très divisée dans l’attitude à adopter envers l’EI : dans le gouvernorat pétrolifère de Deir ez-Zor, dans l’est de la Syrie, en direction de la frontière irakienne, de violentes confrontations opposaient depuis des mois l’EI et des katiba (brigades) de Jabhet al-Nosra. Mais, après la proclamation du Califat, une partie des combattants de Jabhet al-Nosra se sont ralliés à l’EI, faisant serment d’allégeance au Calife. Un retournement de situation qui a accru encore la puissance de l’EI et a mené à la prise de la ville syrienne de Boukamal, une position stratégique située à la frontière avec l’Irak.

Les djihadistes de l’EI disposent aussi de plus en plus d’armement lourd, enlevé à l’armée irakienne qui, en pleine déroute, abandonne derrière elle des unités entières de chars d’assaut et des arsenaux pleins à craquer.

Dans son message audiophonique à l’attention des moudjahidines et de la Oumma islamique, diffusé ce 1er juillet par Al-Furquan (l’organe médiatique de l’EI), le Calife Ibrahim a appellé les Musulmans à se soulever contre leurs oppresseurs et à rejoindre l’État islamique dans le djihad.

Le Calife s’est aussi adressé aux intellectuels, médecins, professeurs, ingénieurs…

Une autre question demeure : d’où est née cette « armée » de quelques dix mille combattants, dont deux mille seraient originaires de pays occidentaux ? Certains, en Syrie, sont convaincus qu’elle est « l’arme absolue » financée par la dictature baathiste pour enrayer la révolution et obtenir le soutien de l’Occident… L’EI échappe-t-il vraiment au contrôle de toute puissance étatique ?

Une réaction militaire de l’Occident est-elle en train de se faire jour ? Nul n’ignore, en Syrie, que, sans aide de l’Occient, ni le pays, ni l’Irak ne pourront arrêter l’expansion du Califat, qui va désormais attirer de plus en plus de candidats au martyr.

Leurs intentions sont sans appel, à l’instar de celle, clairement énoncée par B. : « Mes frères, quelle grande grâce d’être au Sham ! Pour rien au monde, je ne retournerai chez les mécréants ! Sauf pour les égorger ! Si Dieu le veut !!! »

* Dans le souci de protéger notre correspondante syrienne, la Rédaction du Courrier du Maghreb et de l’Orient, en commun accord avec l’auteur de l’article, a pris la décision de ne pas en dévoiler l’identité.

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اقل ما يقال ان من المفاجئ أن تسمع أن “الشعب السوري ما هو إلا وباء و منافق” من قبل أحد مقاتلي داعش و هو مهاجر فرنسي في الخامسة و العشرين من العمر أصبح مجاهد منذ أكثر من عام في صفوف داعش (الدولة الاسلامية في العراق و الشام) بعد أن كانت مهنته “القيام بالغزوات المسلحة على الكفار في فرنسا) أي لص بالمعنى الصحيح للكلمة. لم يتردد هذا الأخير بتوجيه الطعنات للمواطنين السوريين جراء تجرئي و إدانتي للمجزرة التي ارتكبت في المتحف اليهودي في العاصمة البلجيكية بروكسل في الرابع و العشرين من شهر مايو/آيار الماضي من قبل مهدي نموش الملقب بأبو عمر الفرنسي.

“تكلمي بتهذيب عن أخي فأنت مثلك كمثل هؤلاء الكلاب السوريين الذين لا يهمهم ألا الديمقراطية فهم يظنون أننا جئنا لمحاربة بشار بينما نحن لا نكترث لأمره. فنحن هدفنا القضاء على كل من يحارب الاسلام و يضطهد أخواننا و أخواتنا في العالم الإسلامي. فانتم من أذللتم الأمة و سترون يا من تحاربون الدولة بعد سنوات كيف أننا سنقيم الخلافة و وقتها لا تأتوا باكين نادمين بل ظلوامع الكفار و المرتدين ليكون مصيركم الجحيم. لم يعد هذا بلدكم بل هو لنا، انها أرض المجاهدين في سبيل الله فهي ليست أرض الجيش الحر المرتد و سنرى من سينتصر”، فهكذا دافع هذا الشاب الجهادي عن “أخيه” و صي جام غضبه على الشعب السوري و بخاصة الجيش الحر.

ففي هذه اللحظة لم تخطر ببالي سوى تلك المناظر البشعة التي يقوم هو و من يحارب معه بنشرها على مواقع التواصل الاجتماعي التي لا تخلو من الوحشية ما بين رؤوس مقطوعة و ايدي مقطعة تطبيقا لحد السرقة و جثث مصلوبة و نحر الرقاب… فهم يدعون تطبيق الشريعة الاسلامية بينما ما نراه لا يذكرنا ألا بأفلام الرعي الهوليودية المروعة.

فصور بعضهم حاملين رؤوس ضحاياهم أو أعدائهم كما يحبون تسميتهم من عناصر ينتمون للجيش النظامي و الجيش الحر و حتى جبهة النصرة الحليف السابق إضافة ألي بعض المقاتلين الشيعيين و الابتسامة العريضة على شفاههم متفاخرين بنصرهم لا تذكرني إلا بهؤلاء الجنود الأمريكان الذين نشروا صورهم التذكارية مع جثث القتلى في أفغانستان. أهو ذلك الشعور بالغبطة الذي ينتاب الفرد عند شعوره بهزيمة العدو ؟

فالإجابة عن هذا التساؤل قد أعرب عنها منذ أكثر من الشهرين رشيد ل. أحد مقاتلي الدولة في الثلاثين من العمر و الفرنسي الجنسية من أصل جزائري حين عبر عن تشوقه “لقطع رأس أخ في الدولة تبين أنه يعمل لصالح النظام الجزائري”، عندما عبرت عن استيائي من هذا النوع من الأفعال، أجابني “بهذه الطريقة تكون هناك إثارة ويكون وقعها أعمق على الأعداء الذين سيفكرون ألف مرة قبل أن يتصدوا للدولة”.

فهم لم يعد نحر الرقاب يكفيهم بل تبنوا أسلوب جديد مما لا شك فيه الهدف منه الترهيب و التخويف و الاذلال بشكل أكبر و هو صلب القتلى بعد رميهم بالرصاص، و تترك الجثث معلقة لمدة ثلاثة أيام في الساحات و الميادين ليعتبر كل من تساوره نفسه…

فمن أفظع جرائهم إعدامهم لصبي في الرابعة عشرة من عمره من مدينة منبج الواقعة في محافظة حلب و الذي يدعى يوسف المحمد، فإن مقاتلين من داعش قاموا بقتله و علقوه على إحدى الأشجار في مكان عام و وضعوا ورقة على صدره كتب عليها “اغتصب امرأة عجوز و سرق مالها”.بعدما أعدم هذا الصبي في الساحة العامة و بعد أن اكتشف الجميع براءته من الاتهام الذي وجه إليه و أثار ذلك غضب الأهالي و دعا الناشطون إلى إضراب في المدينة بإغلاق جميع المحال التجارية. و الجدير بالذكر أنه قبل أسابيع قام “الداعشييون” بتنفيذ حكم الاعدام على امرأة عن طريق الخنق حتى الموت بتهمة الزنا دون دليل و ذلك ضمن حشد من رجالاتهم الذي قاموا بتصوير المشد عبر هواتفهم الجوالة.

ففي منبج ينتاب الناس الرعب حين تنادي داعش لإقامة حدّ على سارق أو زان أو مرتد الذييوضع على خشبة مرتفعة أمام الملأ ليكون عبرة لغيره.

بينما عناصر الجيش الحر و الكتائب الاسلامية منشغلة في القتال على الجبهات في محاربة قوات النظام فأن مجاهدي “الدولة” شغلهم الشاغل تكسير الأضرحة في هذه المدنية التي تنتشر فيها الصوفية، و التي تعتبر “معالم الوثنية ة الشركية” حسب رشيد ل. الذي افتخر في يوم من الأيام بهدمه لإحدى تلك الأضرحة.

كما أنه تم تطبيق حد القتل و الصلب في ساحة الشهداء على اثنين من سكان المدينة ممن نعتتهما داعش بالمرتدين بينما يظر احداهما رافعا سبابته ناطقا بالشهادة.

يوم السبت الماضي، قام التنظيم بإعدام ثمانية أشخاص في بلدة دير حافر الواقعة بريف حلب، بتهمة تعاملهم مع النظام و رفع علمه في البلدة و دعوة الناس بمسيرة مؤيدة له.

كما نشر التنظيم في إحدى صفحاته على موقع توتر صورة لأحد عناصره مصلوبا بعد تلقيه ثلاثة رصاصات بتهمة أخذه أموال الناس بحجة أنهم كفار، فحد القصاص هذا لقي ترحابا من قبل مؤيدي الدولة الذين اعتبروه دليل على مدى مصداقية الدولة و عدالتها و قال إعلاميوها إن هذا هو سبب ازدهار الدولة الإسلامية، تطبيق علينا و على الجميع”.

و جاء ذلك بيومين قبل إعلان الدولة الإسلامية في العراق و الشام، يوم الأحد الموافق 29 يونيو/حزيران، قيام الخلافة الإسلامية و مبايعت زعيمها أبو بكر البغدادي “خليفة للمسلمين”. و حسب التسجيل الصوتي أدلى المتدث الرسمي باسم التنظيم أبو محمد العدناني بأنه “قررت الدولة الإسلامية ممثلة بأهل الحل و العقد فيها من الأعيان و القادة و الأمراء و مجلس الشورى إعلان الخلافة اللإسلامية و تنصيب خليفة للمسلمين و مبايعة الشيخ المجاهد العاما العابد العاهد الإمام المجدد سليل بيت النبوة عبد الله ابراهيم ابن عواد، و قد قبل البيعة فصار بذلك إماما و خليفة للمسلمين في كل مكان و عليه يلغى اسم العراق و الشام من مسمى الدولة في التداولات و المعاملات الرسمية و يقتصر على اسم الدولة الاسلامية ابتداء من صدور هذا البيان. و ننبه المسلمين أنه بإعلان الخلافة صار واجب على جميع المسلمين مبايعة و نصرة الخليفة ابراهيم حفظه الله و تبطل شرعية جميع االامارات و الجماعات و الولايات و التنظيمات التي يتمدد ألها سلطانه و يصل جنده”.

تغيير اسم التنظيم الذي يسيطر على أراضي في العراق و الشام، حسب ما جاء في البيان، ينمي عن رغبته التوسعية. و لم يعد هناك خيار أمام الجماعات المرتبط بالقاعدة التيرفض تنظيم بتقديم الولاء إلى أمرها أيمن الظواهري مما أدى ألى القطيعة، و الجهاديين المعتدلين ألا خيارين أما الانضمام للدولة أو معارضتها.

و يجب الاشارة إ لى أن الاشتباكات بين داعش و باقي الفصائل الجهادية أسفرت عن مقتل عما لا ما يقل عن 7000 مقاتل من الطرفين حسب المرصد السوري لحقوق الإنسان.

و قد تم إعلان الخلافة حسب العدناني استنادا إلى التقدم الذي أحرزه التنظيم في اللآونة الأخيرة، و الفضل يرجع للعشائر السنية التي كان لها الدور الاساسي في هذه الانتصارات التي أحرزها التنظيم على جيش المالكي الذي اعتمد سياسة التفرقة بين السنة و الشيعة.

وخلال استعراض عسكري يوم الثلاثاء احتفالا بالخلافة، كشفت الدولة الاسلامية عن امتلاكها صواريخ بعيدة المدى التي أكد الخبراء أن مصدرها الجيش العراقي و مخازن الجيش السوري التابع لبشار الأسد و التي سيطرت عليها الدولة.

بينما يرى السوريون أن “داعش هي السلاح الفتاك للنظام ضد ثورتهم”، فأين الدول الغربية من ذلك، هل فعلا داعش خرجت عن سيطرة القوى الدولية ؟

ام أن الضربة القاضية آتية و لكن بعد نجاح المهمة ؟ فلا أحد يجهل ما ينشره هؤلاء الجهاديين على صفحات التواصل الاجتماعي من توعدات حول ضرب “العدو الكافر” في عقر داره، فهناك من شأنه شأن الطفل اللقيط الذي ما إن يقوى عوده ينقلب على مربيه.

* Dans le souci de protéger notre correspondante syrienne, la Rédaction du Courrier du Maghreb et de l’Orient, en commun accord avec l’auteur de l’article, a pris la décision de ne pas en dévoiler l’identité.

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1 Comment

  1. Mercado Felipe on

    Ce reportage est tout simplement terrifiant. Rien ne peut justifier une telle barbarie.

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