Depuis le 8 juillet 2014, depuis plus d’un mois maintenant, le territoire autonome palestinien de la Bande de Gaza est en proie aux bombardements ordonnés par le gouvernement de l’État d’Israël. Des bombardements particulièrement meurtriers, sur un territoire urbain très dense, où 1,6 million de Palestiniens s’entassent depuis soixante ans. Seules deux très courtes trêves ont permis aux habitants de Gaza de décompter leurs morts, l’espace de quelques heures… Reportage au cœur de l’irracontable.
Comment peut-on rester insensible face aux cris de détresse et de frayeur étouffés par les larmes d’une mère, dont la dernière crainte est de perdre son enfant unique ?
« Je n’ai pas peur de la mort, mais je ne veux pas voir mourir devant mes yeux mon seul espoir, mon fils chéri », m’a dit Ahlam, cette jeune mère de 26 ans, dont le prénom illustre tous « les rêves de liberté » de ses propres parents, eux qui ont connu les premières années de l’exil palestinien, eux dont les père et mère ont été chassés de leur maison par la Haganah, l’armée secrète du mouvement sioniste implanté en Palestine.
Le père d’Ahlam, Abou Akram, a appelé ainsi sa fille, car il a toujours imaginé pouvoir vivre un jour « comme tout le monde, avec dignité ».
Cet homme, âgé de 65 ans, il est né tout juste un an après la Naqba, après la « grande catastrophe »… Père de 9 enfants, maire d’un quartier du sud de la Bande de Gaza, en charge de régler les conflits entre voisins, Abou Akram est impuissant face aux angoisses de sa propre fille, depuis que les bombardements israéliens ont touché des maisons dans sa rue, le jeudi 24 juillet, juste avant l’aube. C’était vers 03h00. C’était la nuit du 26ème jour du mois de Ramadan.
Ahlam était dans la cuisine ; elle préparait le souhour. Le souhour, c’est le repas qui précède la reprise du jeûne, que l’on prend en famille, juste avant que ne paraissent les premiers rayons du soleil.
Les bombardements ont commencé. Son père et son oncle, qui dormaient dans la cour de la maison familiale pour profiter de fraîcheur de la nuit, furent blessés par des éclats d’obus qui se sont abattus sur eux comme une rafale de mitraillette, déchirant les feuilles de la vieille vigne dont les sarments s’enroulaient sur la claie qui couvre l’espace de son ombre bienfaisante quant l’ardeur du soleil brûle en plein midi.
Ahlam s’est mise à courir, comme une folle, dans tous les sens, ne sachant où trouver refuge, enserrant dans ses bras son fils de cinq ans qui hurlait de peur… Elle ne savait pas où s’encourir : « Même les mosquées sont visées, même dans les maisons de Dieu ; on ne se sent plus nulle part en sécurité », m’explique-t-elle, désormais loin de sa maison qu’elle a dû abandonner il y a quelques jours, lorsque la bâtisse a été complètement détruite par de nouveaux bombardements. Aujourd’hui, elle vit chez ses beaux-parents ; elle avait séjourné quelques temps chez l’aînée de ses sœurs, mais cette dernière également a vu son univers se réduire en poussières, lorsque son quartier a été pris pour cible par l’aviation israélienne.
Ce soir, à la radio, le chef du Hamas, Khaled Mechaal, annonce son rejet d’un cessez-le-feu avec Israël dans la Bande de Gaza ; il exige, avant toute négociation, la levée du blocus sur Gaza qu’Israël a décrété depuis juin 2007, juste après que le mouvement islamiste du Hamas a gagné les élections à Gaza. Un blocus imposé depuis des années à l’enclave palestinienne et aujourd’hui renforcé par l’Égypte, qui a également bouclé sa frontière, depuis le coup d’État militaire qui a renversé le président élu Mohamed Morsi et propulsé au pouvoir le général al-Sisi.
Quelques heures plus tard, vers 02h00 du matin : « Six membres de la famille al-Aftal, dont une fillette de cinq ans et un garçon de trois ans, ont été tués », déclare Achraf al-Qoudra, le porte-parole des services de secours à Gaza.
Dans l’après-midi de ce même jeudi 24 juillet, après une courte « pause humanitaire », 15 Palestiniens, qui avaient trouvé refuge dans une école gérée par l’Office de Secours et des Travaux des Nations unies pour les Réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), à Beit Hanoun (dans le nord de la Bande de Gaza), ont été tués, portant à 98 le nombre des morts… 98, pour la seule journée de jeudi… Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, qui a condamné « fermement » cette attaque, a déclaré que des membres de l’ONU faisaient partie des victimes, sans donner de précision sur leur nombre et leur fonction. Un porte-parole de l’UNRWA a précisé que les coordonnées de l’école avaient été officiellement communiquées à l’armée israélienne afin de « tenter de définir avec l’armée une fenêtre pour que les civils puissent évacuer. »
« Mais elle n’a jamais été accordée », a-t-il précisé…
À Gaza, la vie et la mort se côtoient. À l’hôpital al-Shifa, surtout, où les femmes palestiniennes mettent au monde leurs enfants tout à côté d’autres femmes, d’autres enfants… et d’hommes, blessés, mutilés, par les éclats des obus… agonisant, parfois, râlant avant de mourir, tandis que retentit le cri d’un nouveau-né.
Le ministre de la Santé se félicite de la naissance de plus de 4.500 enfants palestiniens depuis le début de l’offensive israélienne ! Malgré les frappes aériennes de Tsahal, qui cible tout, y compris les établissements médicaux…
Ici, à al-Shifa, les jeunes mères ne peuvent cacher leur inquiétude de voir leur nouveau-né contracter une maladie létale : la plupart d’entre elles sont des réfugiées, qui vivent dans des locaux apprêtés par l’ONU, des abris de fortunes où s’entassent quelques 4000 personnes… et où les conditions d’hygiène se révèlent déplorables. Depuis que les Israéliens ont détruit la seule centrale électrique de Gaza, plus rien ne fonctionne ; et les canalisation d’eau potable ont-elles aussi été visées.
Ahlam m’a expliqué pourquoi les Palestiniennes donnent naissance à autant d’enfant ; elle me l’a dit avec amertume, car elle n’a pu n’en avoir qu’un seul (ce n’est pas volontaire, elle qui tente désespérément d’en avoir au moins un deuxième) : « En Palestine, quand une femme donne naissance à dix enfants, elle sait qu’il lui en restera au moins cinq. Et, si elle en fait six, il lui restera trois. J’en voudrais un deuxième, pour pouvoir en garder un. Quel que soit le nombre, nous pouvons espérer en préserver la moitié… avec un peu de chance. » En donnant la vie, les mères palestiniennes pensent déjà à la mort ; les entendre me fait peur et me chagrine à la fois. Ces femmes ont-elles perdu leur instinct maternel ? Ou bien ont-elles été endurcies par soixante ans d’occupation, devenues réalistes ?
« À Gaza, à tous les coups, une mère est, tôt ou tard, privée d’une partie de ses enfants. Si la mort ne les emporte pas, c’est la migration qui les éloigne de nous. L’exil, c’est le seul espoir de survivre pour ceux qui sont à l’intérieur de cette petite boîte dans laquelle on s’étouffe. »
Sa mère fait partie de ces femmes qui supportent l’absence de deux de ses enfants, partis chercher à gagner leur vie, quelque part ailleurs ; le prix à payer pour que les autres aient de quoi manger… Son fils aîné a émigré vers la Norvège ; elle ne l’a pas vu depuis plus de sept ans et ne connaît ni sa belle-fille, ni sa petite-fille qui vient de fêter ses 4 ans. Son cadet, qui vit en France depuis plus de quinze ans, n’a été autorisé à revenir dans son pays natal qu’une seule fois, il y plus de deux ans. Il était accompagné de son fils, qui a aujourd’hui 9 ans. De ses neuf enfants, les trois filles se sont mariées ; et seulement un de ses quatre autre fils restés à Gaza a trouvé du travail, pour un salaire de misère, 200 US$ par mois, à peine de quoi subvenir à ses besoins immédiats, mais pas assez pour préparer son futur mariage…
C’est un problème, parce que, à Gaza, on se marie tôt… car la mort est toujours derrière la porte, prête à franchir le seuil… à tout moment.
Quant à Abou Akram, le père de cette grande famille, il a dû renoncer à son commerce. Il tenait une jolie petite épicerie, où il vendait aussi les légumes primeur de son cousin maraicher… Mais, depuis 2007, le blocus imposé par Israël a été tel qu’il a fini par fermer boutique, en 2010. Presque toutes les denrées avaient été interdites à l’importation. Seule 83 produits de toute première nécessité ont été autorisés, parfois… répertoriés dans une liste par les Israéliens. « Ils te disent ce que tu peux boire, ce que tu peux manger, avec quel dentifrice tu dois te brosser les dents… »
Le blocus a aussi entraîné une pénurie de matériel médical et de médicaments ; il comprenait également des restrictions à la fourniture d’électricité. Une quantité limitée d’aides humanitaires ont pu passer, alors que 80% des habitants de Gaza dépendent de l’aide alimentaire des agences de l’ONU, en raison du fort taux de chômage.
Dans cette étroite bande de terre littorale dont les 370 kilomètres carrés abritent 1,6 million d’habitants, 70% de la population vivent sous le seuil de pauvreté. Si la famille d’Ahlam parvient à s’en sortir, c’est parce qu’elle survit au moyen des 400 ou 500 euros que lui envoie chaque mois le cadet des fils parti en France ; cette somme représente plus de 30% de son salaire mensuel, qu’il consacre à secourir les siens.
Ahlam ne rêve que de liberté et de pouvoir dormir l’esprit tranquille, sans cette constante crainte qui l’hante, de perdre son fils unique. Elle est tout à fait opposée à la politique de planification familial que certaines organisations promeuvent : « Il faut que nous fassions des enfants, pour remplacer ceux qui sont tués. Il faut que nous soyons nombreux pour faire face à l’occupation et retrouver notre dignité. »
Ce matin, en entendant le nouveau décompte des morts, qui sera vite dépassé, avant même la fin de la journée, 1900 du côté palestinien, dont 430 enfants et adolescents, je comprends mieux ce que veux dire Ahlam, ce qu’elle ressent.
La trêve qu’elle attendait impatiemment pour aller voir ce qui reste de sa maison n’aura duré que trois jours. Elle a volé en éclat ce vendredi 8 août, avec les tirs de roquettes non revendiqués par le Hamas, trois heures avant la fin officielle de cessez-le-feu… Cela fait tout juste un mois que l’opération israélienne a commencé.
La branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam », membre de la délégation palestinienne présente lors des négociations au Caire, avait annoncé, mercredi, deux jours avant la fin de la trêve, qu’elle quitterait la table des négociations si aucune concession n’était faite par Israël sur la question du blocus. Elle revendiquait aussi la libération des prisonniers palestiniens et la réouverture du point de passage vital de Rafah, vers l’Égypte, le seul des six points qui n’est pas contrôlé par Israël. Israël n’a rien cédé…
La radio poursuit le décompte… Ahlam et son père ne disent rien. Nous nous regardons sans un mot, tandis que de gros nuages de fumée noire s’élèvent à nouveau dans le ciel de Gaza.
Par Moumenah al-HARIRI, notre envoyée spéciale à Gaza
et Anas BABA (photographe)
غزة : الحياة وسط الأنقاض
كيف للإنسان ان يبقى بلا احساس امام صرخة يأس وخوف تخنقها دمعات أم همها اللاكبر ألا تفقد ابنها الوحيد. “لا أخاف من الموت، ولكن لا اريد ان أرى أمامي أملي الأوحد ابني جثة هامدة”، قالت احلام، هذه الام الشابة ذات ٢٦ عام، فإسمها يجسد “أحلام والديها بالحرية”. ابنة ابو أكرم، الرجل الذي شاب شعره وهو يحلم بوطن يسترد لهم كرامتهم الذي سلبت منذ عقود ويجمع على ارضه ابنائه التسعة بعد أعوام من الفراق، هذا الرجل الذي بلغ ٦٥ عام، “مختار الحي” الذي يسكنه في قطاع غزة، والذي يتولى حل مشاكل سكانه، وجد نفسه عاجزا امام مخاوف ابنته عندما بدأ العدوان الاسرائيلي بقصف جنوب القطاع، يوم ٢٤ يوليو/تموز، قبل الفجر بقليل. ففي الساعة ٣ بعد منتصف الليل، في ليلة اليوم السادس والعشرين من رمضان، بينما كانت احلام تحضر وجبة السحور، بدأ القصف الذي أصيب جراءه الأب والعم بجروح نتيجة وقوع شظية في منتصف باحة المنزل حيث كانا نائمين. بدأت احلام تركض وتتخبط كمن أصابها الجنون من خوفها على ابنهاالذي كانت تحمله بين ذراعيها، تضمه اصدرها لحمايته من اي مكروه. كان طفل الخمس أعوام يصرخ من الهلع، وآلام محتارة لأي مكان تذهب، “حتى المساجد باتت تستهدف، فبيوت العبادة لم تعد مكان آمن يلجأ له الناس” كما ذكرت، هي التي تشردت بهد ان قصف منزلها، فلجأت لبيت شقيقتها الكبرى، الذي ما ان مضت ايام حتى استهدف وأصبح غبار متناثرة. في يوم الخميس هذا، أعلن خالد مشعل، القيادي في حركة حماس، رفضه لوقف إطلاق النار ان لم ترفع اسرائيل حصارها عن غزة، هذا الحصار الذي فرضته اسرائيل ومصر في عام ٢٠٠٧ بعد نجاح حماس بالانتخابات التشريعية وتوليها قيادة القطاع. بعد ساعتين من هذا الإعلان بدأت اسرائيل قصفها ففي الساعة ٢ صباحا، سجلت اول ضحاياها ضمن عائلة بأكملها “ستة أفراد أسرة من بينهم طفلين في الخامسة والسادسة من العمر” كما جاء على لسان اشرف القدرة، المتحدث الرسمي باسم وزارة الصحة في قطاع غزة.
وفي بعد الظهر من ذلك اليوم، وبعد “هدنة إنسانية قصيرة”، لقي ١٥ فلسطيني حدفهم نتيجة قصف القوات الإسرائيلية لمدرسة في بيت حانون (شمال القطاع) تابعة لمنظمة الامم المتحدة، ليرتفع عدد الضحايا الى ٩٨ في يوم ٢٤ يوليو لوحده فقط. مما الأمين العام للأمم المتحدة دفع بان كي مون لإدانة هذا العدوان، مضيفا ان هناك عاملين لدى المنظمة ضمن قتلى المدرسة التابعة لوكالة الأمم المتحدة لإغاثة وتشغيل اللاجئين الفلسطينيين في قطاع غزة (الأونروا)، دون تحديد هويتهم ووظيفتهم. وقد أدلى متحدث باسم الأونروا بأن عنوان المدرسة كان قد أعطي رسميا للجيش الاسرائيلي في محاولة “لتحديد نافذة مع الجيش تمكن المدنيين من مغادرة المكان، ولكن لم يكن هناك استجابة”.
في اليوم السدس عشر من الهجوم الإسرائيلي على غزة، فقد ارتفع عدد الضحايا الى ٧٩٨ قتيل و ٥ آلاف جريح حسب احصائيات وزارة الصحة وأغلبهم من المدنيين، بينما سجلت اسرائيل ٣٤ قتيل منهم اثنين من المدنيين فقط.
ففي غزة الحياة والموت يتواجدان في آن واحد جنباً إلى جنب، ففي مشافيها تمتزج صرخات الحياة مع صرخات الموت، بينما يلفظ بعض الجرحى أنفاسهم الأخيرة يخرج إلى النور أطفال غزة متحديين إرادة البشر.
فرغم الأوضاع الراهنة واستهداف قوات التساهل (جيش الدفاع الاسرائيلي) للمستشفيات فقد سجلت وزارة الصحة ٤٥٠٠ حالة ولادة منذ بدء الهجوم الاسرائيلي على القطاع.
ولم تخفي الأمهات قلقهن من احتمال إصابت أطفالهن الرضاع بأمراض خطيرة نتيجة الشروط الصحية المتردية، فأغلبهن لاجئات يسكن مراكز تابع لمنظمة الامم المتحدة والتي تعج بأكثر من أربعة آلاف لاجئ.
فقد شرحت لي أحلام، لما عدد الولادات في القطاع لهذا الحد، بمرارة فهي لم ترزق سوى بطفل لأسباب خارجة عن إرادتها وهي من أشد الممانعين لبرامج تنظيم الاسرة وتحديد النسل، فهي تشجع كل امراة فلسطينية قادرة على الإنجاب ان تنجب اكثر عدد ممكن من الأطفال، “في فلسطين، عندما تنجب المرأة عشوة أطفال فهي تعرف انها ستفقد خمسة منهم، وان أنجبت ستة فلن يبقى لها سوى ثلاثة، أين كان العدد فلن يتبقى لها في النهاية الا النصف”. أهذا يعني ان المرأة عندما تعطي الحياة في فلسين يتمثل لها الموت في نفس الوقت، أهن أمهات قست قلوبهم أم إنهن استسلمن بكل بساطة للواقع المؤلم ؟
ففي غزة ان لم يحرم الموت الام من فلذة كبدها، حرمتها منه الغربة ومرارتها. هاهي ام احلام كباقي الفلسطينيات قد ضحت ببعد اثنين من ابنائها التسعة ليتمكن باقي الأخوة في الاستمرار بالحياة. فولدها الأكبر لم تراه منذ اكثر من سبعة سنوات، خلال هذه الأعوام التي قضاها في النرويج تزوج وأنجب وهي لم تحظى برؤيته بعد. اما ثاني ابنائها والمقيم بفرنسا فهو من يتكفل بمصروفات الاسرة. بناتها الثلاثة متزوجات، ومن بين ابنائها الأربعة الذين ما زالوا في القطاع، لم بخطى الا واحد منهم في العمل ليتقاضى ٢٠٠ دولار لا تكفي الا لسد حاجياته الشخصية وتحضيراته للزواج.
اما ابو أكرم، رب الاسرة، فقد أرغم نتيجة الحصار على إغلاق “دكانه” الذي كان يبيع فيه بعض مواد الغذاء الأولية والفواكه والخضروات.
فمنذ ان شددت اسرائيل حصارها على القطاع ما بين سبتمبر/أيلول ٢٠٠٧ ويونيو/حزيران ٢٠١٠، فقد منع استيراد اغلب المنتجات التجارية ولم يتم السماح إلا بثلاثة وثمانين منتج بين الحين والآخر.
وأدى الحصار حتى لنقص في الأدوية والمعدات الطبية وانقطاع دائم للكهرباء قد يدوم أكثر من ١٢ يوميا. ولم يسمح منذ بدء الحصاد إلا بإدخال كميات محدودة من المساعدات الانسانية علما بأن ٨٠٪ من سكان القطاع يعيشون على هذه المساعدات الغذائية التي تمنحها وكالات الامم المتحدة، فمستوى البطالة مرتفع جداً.
ففي هذا الشريط الضيق من الاراضي والذي يمتد على مساحة ٣٧٠ كم مربع، يوجد ١.٦ مليون ونسبة ٧٠٪ منهم يعيشون تحت خط الفقر. فعلى سبيل المثال عائلة ابو أكرم دخلها الشهري لا يتجاوز ٤٠٠/٥٠٠ يورو وهو المبلغ الذي يرسله ابنهم المقيم في فرنسا شهريا، مما يمثل أكثم من ٣٠٪ من راتبه، وهي تعتبر من العوائل ذات الدخل المعقول.
عندما أرى عدد الضحايا يتزايد يوم بعد يوم، أتفهم مخاوف أحلام ورغبتها في الإنجاب مجددا، فمنذ بدء الهجمات الإسرائيلية، فقد بلغ عدد القتلى ١٩٠٠ في الجانب الفلسطيني، بينهم ٤٣٠ طفل، ٧٣٪ منهم من المدنيين، وفي الجانب الفلسطيني فقد سجلت الإحصائيات مقتل ٦٤ عنصر من قوات الجيش وثلاثة مدنيين.
الهدنة التي كانت تنتظرها احلام لتزور بقايا منزلها المدمر على أمل لملمت بعض الذكرايات، لم تدم إلا ثلاثة أيام، ليستأنف القتال في صباح يوم الجمعة. بعد ان رفضت اسرائيل الاستجابة لمطالب الشعب الفلسطيني، وهي تحرير الأسرى في السجون الإسرائيلية ورفع الحصار الجوي والبحري. مما دفع فصائل الشهيد عز الدين القسام، الجناح العسكري لحركة حماس، رفض تمديد وقف إطلاق النار.
فبعد سبع سنوات من الحصار الخانق، وبعد أخلاق ممر رفح من قبل النظام المصري في منتصف اغسطس/آب ٢٠١٣، وجد الفلسطينيون أنفسهم في خندق مغلق أو “غرفة صغيرة ليس لديهم ما يخسروه، فلم يعد امام سوى الموت او الكفاح من اجل استرداد كرامتهم” كما قالت أحلام.
فهذا الحصار الذي استخدمته اسرائيل كوسيلة ضغط على حماس وباقي الفصائل المسلحة، كان بمثابة عقاب لشعب بأكمله أغلبيته من الأطفال.