Offensive de charme trumpien sur le Moyen-Orient…
Réconciliation éclair entre la Maison blanche et le roi Salman : le nouveau président américain, à peine élu, s’envole pour Riyad avec la ferme intention de réparer les dégâts commis par huit années d’administration obamienne peu encline à soutenir encore la théocratie saoudienne qui finance le terrorisme islamiste. Une réconciliation qui se solde par d’impressionnants contrats d’armement.
Fournir l’Arabie saoudite en armes, au moment où les tensions s’intensifient dangereusement avec son voisin iranien, aura été la première priorité de Donald Trump. Il semble que la question des Droits de l’Homme, des décapitations au sabre et des flagellations publiques n’ait pas été abordée…
Quelques semaines auparavant, le boucher du Caire était reçu avec tous les égards à la Maison blanche ; rien de gênant, apparemment, à adouber ainsi Abdel Fatah al-Sissi, le « maréchal-président » qui a mis fin à la révolution égyptienne, renversé la démocratie naissante, rempli les prisons à craquer et adopté la torture de masse comme garantie de la paix sociale et politique.
De même, Recep Tayyip Erdogan a reçu les honneurs du Bureau ovale. Il ne quittera par l’OTAN, finalement ; mais il attend de son suzerain qu’il accède à quelques requêtes qui lui faciliteraient l’instauration d’une dictature personnelle à Ankara. Trump n’a pas dit non.
Visite à Benjamin Netanyahou également… et un petit « Coucou ! » de politesse, plus touristique que politique, à Bethléem (Donald Trump a refusé de se rendre à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne)… Un saut, vite fait, dans les « territoires palestiniens », question d’équilibrer un peu son voyage en Terre sainte, mais qui n’a trompé ni les faucons israéliens, ni les Arabes de Palestine qui s’affairent, comme machinalement, à préparer l’anniversaire tout rond d’une catastrophe de soixante-dix ans.
Mine de rien, Donald Trump, après avoir déblatéré tout et n’importe quoi durant la campagne électorale, met désormais le paquet sur le Monde arabo-musulman.
C’est de toute évidence un retour en force des États-Unis sur la scène moyenne-orientale, et pas pour le meilleur… Une rupture sans ménagement avec la politique de désengagement de son prédécesseur et, d’une certaine façon, la fin d’un processus de « démocratisation » de la politique étrangère américaine partiellement promue par Barack Obama, dont on regretterait presque les velléités et les errements.
L’histoire bégaie, comme toujours, et un autre républicain se fût exclamé jadis « America is back ! » ; celui-là qui avait succédé à un autre démocrate lui aussi partisan d’une politique extérieure davantage respectueuse des droits des peuples et de ceux de l’Homme.
Après cette tournée des plus grands salopards de la région, il ne reste plus au président Trump qu’à réconcilier l’Occident avec l’arracheur d’ongles de Damas… et le tableau sera complet.