D’aucuns tentent d’expliquer le résultat des élections présidentielles de 2014 en reproduisant les mêmes schémas d’analyse que lors des précédentes échéances électorales. La plupart des commentateurs confirment le nom du gagnant, celui qui a exercé les trois précédents mandats présidentiels, Abdelaziz Bouteflika. Mais la conjoncture internationale dans laquelle baigne l’Algérie pourrait bien invalider cette certitude…
Le contexte électoral de 2014 semble correspondre trait pour trait à celui de 2004 : le président Abdelaziz Bouteflika est arrivé en tête des votes (81,49%) et son ancien premier ministre et désormais rival, Ali Benflis, qui s’était déjà présenté en 2004, est arrivé second, loin derrière le vainqueur (avec 12,8% des voix). Et de constater que, en ce qui concerne tous les autres candidats, Louisa Hanoun, Moussa Touati ou encore Abdul Aziz Belaid, il ne s’agissait seulement que d’acteurs professionnels de première classe, dans un scénario écrit par le régime, dont le but était de peupler la scène politique et de donner l’impression que l’Algérie est un pays démocratique, améliorant ainsi son image aux yeux de la Communauté internationale.
On pourrait en rester là, si le contexte international n’avait pas ébranlé le paysage politique algérien et ne jetait plus que jamais le doute sur la régularité du scrutin : durant la campagne qui a précédé ces dernières élections présidentielles plusieurs acteurs nouveaux ont fait leur apparition et on a pu constater un changement de position opéré par plusieurs formations politiques, qui, par le passé, s’étaient pourtant montrées plus ou moins favorables au président Abdelaziz Bouteflika, mais qui, dorénavant, s’affirment en tant que forces d’opposition au régime, certaines ayant même appelé au boycott des élections.
Plus encore, dans le sein même du camp au pouvoir, des clans se sont constitués et opposés les uns aux autres, à tel point que leurs antagonismes sont apparus au grand jour et se sont répandus dans la presse.
Ainsi, par exemple, on évoquera les attaques portées par Amar Saâdani, le Secrétaire général du Front de Libération national (FLN), principal soutien du gouvernement et parti dont est issu Abdelaziz Bouteflika, à l’encontre de Mohamed Lamine Mediène, le Directeur du Département du Renseignement et de la Sécurité, qui s’était opposé à la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat.
De vives tensions, donc, qui ont provoqué de profondes dissensions à l’intérieur du FLN où trois clans se sont écorchés, emmenés par les ténors du parti, Abdelaziz Belkhadem, Abderahmane Belayat et Amar Saâdani, qui ne se sont finalement rapprochés, mettant fin à leurs disputes, qu’au moment où ils se sont rendu compte que le pouvoir était à ce point affaibli que la stabilité du pays était en danger et que leurs propre intérêts, directement liés à la réélection de leur président, étaient gravement menacés.
De même, l’ancien premier ministre Ali Benflis a reçu l’appui de plusieurs partis politiques auparavant fidèles à Abdelaziz Bouteflika, mais aussi de généraux de l’armée algérienne. Ali Benflis n’a dès lors pas hésité à accuser le pouvoir de truquer le scrutin, produisant documents écrits et vidéos à l’appui de ses affirmations, concluant que, le 17 avril, jour du vote, le nombre d’électeurs n’a en réalité pas dépassé 6 millions (sur 23 millions d’appelés aux urnes, soit moins de 30% de participation), dont 4 millions auraient voté en sa faveur (et non 1,3, comme l’a annoncé le Conseil constitutionnel, « un simple appareil au service du régime », a dénoncé l’ancien premier ministre)…
Le même esprit de contestation anime aussi les formations qui ont appelé à boycotter les élections si le président sortant osait se présenter à nouveau : cette réaction à l’égard du gouvernement a été en grande partie le fait de personnalités politiques qui avaient été écartées ou exclues du pouvoir, à l’instar du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, un des premiers partis apparus dès les débuts du pluralisme politique en Algérie et qui était jusqu’il y a peu l’un des plus fervents soutiens du régime. Aujourd’hui, il s’est retourné contre le pouvoir et a même poussé la fronde jusqu’à s’allier avec des personnalités qui, dans le passé, ont été accusées de terrorisme et avec des partis politiques extrémistes.
L’avenir dira si le président, élu dans ce contexte explosif, que révèlent les manifestations violentes qui ont suivi l’annonce des « résultats » du vote, parviendra à se maintenir au pouvoir et à tenir les cinq ans de son quatrième mandat.
الانتخابات الرئاسية الجزائرية2014: ما بين المعارضة, المقاطعة و المساندة
تعتبر الانتخابات الرئاسية ل2014 كسابقاتها من حيث الفائز كما هو الحال للعهدات الثلاثة الماضية التي فاز بها مرشح واحد و هو عبد العزيز بوتفليقة, كما تشبه هذه الانتخابات انتخابات 2004 من حيث الفائز و المحتل للمرتبة الثانية المتمثل في المترشح علي بن فليس و لكن الاختلاف لهده المرة يكمن في الوضع الجيوسياسي المحيط بالجزائر انطلاقا من دول الساحل و الأزمة المالية و الإرهاب و التهريب عبر الحدود الجزائرية الليبية خاصة مع انتشار الميليشيات المسلحة في ليبيا التي لا تكتفي بتهديد استقرار لبيا فحسب و لكن حتى امن الجزائر و أيضا الحدود التونسية الجزائرية و ما تعيشه من موجة ارهاب و خاصة في جبل الشعانبي الذي يعد وكرا للإرهابين و ايضا ازمة التهريب للمحروقات و البنزين و مشتقاته في غرب و شرق البلاد و مشكل المخدرات الذي يهدد الجزائر اجتماعيا و اقتصاديا كما يختلف الوضع على المستوى الداخلي ما بين مكونات النظام السياسي من معارضة و سلطة.
برزت في الانتخابات الرئاسية الاخيرة عدة فواعل و تغيرت فيها عدة مواقف كانت في الماضي مؤيدة و الان اصبحت معارضة و جزء منها مقاطع فإذا نظرنا إلى السلطة السياسية ,فسنجد بان الزمر انقسمت على بعضها البعض و تناحرت في ما بينها حتى أصبح الخلاف مرئيا و ملاحظا و أصبحت الاتهامات مشاعة في وسائل الإعلام بصفة مباشرة مثل الاتهامات التي و جهها الامين العام لجبهة التحرير الوطني سعيد سعداني لرئيس جهاز المخابرات محمد مدين المدعو الجنرال توفيق ,و يدل هذا على الانقسام الذي مسى صانع القرار للعلبة السوداء بسبب معارضة محمد مدين و زمرته للعهدة الرابعة أما في الجانب السياسي نجد رئيس الحكومة الاسبق علي بنفليس المساند من عدة اطراف من شخصيات سياسية و عسكرية فقد اتهم السلطة السياسية بالتزوير مستندا الى وثائق و فيديوهات تبرهن على رايه و ما يؤكد راي بنفليس ما صرح به نائب رئيس هيئة ومراقبة الانتخابات بان الانتخابات الرئاسية ل 2014كما يعتبر علي بنفليس عدد المصوتين لم يتعد ستة ملاين صوت و فازا بأربعة ملايين صوت .
اما في ما يخص مجموعة المقاطعة المتكونة من عدة احزاب سياسية و شخصيات سياسية , فمنهم من يقاطع و يعارض كردة فعل على اقصائهم من السلطة السياسية فمثلا تجمع الوطني الديمقراطي في بداية التعددية الحزبية كان من اشد المؤيدين للنظام بمواقفه السياسية أما الآن فقد انقلب عليه و تحالف مع من كان يتهمهم بالإرهابيين .
أما في يخص المؤيدين فحزب جبهة التحرير الوطني كان منقسما الى ثلاث مجموعات (بلخادم ,بلعياط, سعيداني )فبشعورهم ان مصالحهم الخاصة المرتبطة مهددة ببقاء عبد العزيز بوتفليقة من عدمه في سدة الحكم توحدوا و هذا ليس لان مصلحة و أمن البلاد في خطر بل مصالحهم الخاصة هي التي في خطر اما الشخصيات المترشحة مثل لويزا حنون ,موسى تواتي و عبد العزيز بلعيد ما هم إلا ممثلين محترفين من الدرجة الاولى في مسرحية كاتب السيناريو فيها هو السلطة السياسية لمليء الفراغ السياسي في هذه الانتخابات الرئاسية و إعطاء انطباع بأن الجزائر دولة ديمقراطية و تحسين صورتها في الخارج .
7 Comments
L’Algérie est devenue un jouet dans les mains des dirigeants profiteurs
so gooddd
Vraiment très intéressant bonne continuation ABDERREZAk
une analyse qui reflète la réalité.
Félicitations , une clairvoyance de ce qui se passe dans notre pays,et un grand respect pour un jeune journaliste qui écrit avec une grande crédibilité.
L’achat d’armes ou de matériel militaire pour opprimer les peuples a aussi compté dans la montée de l’endettement. Nombre de dictatures ont maintenu leur emprise sur les populations en achetant à crédit des armes, avec la complicité active ou passive des créanciers. Les populations africaines d’aujourd’hui remboursent donc une dette qui a permis d’acheter les armes responsables de la disparition des leurs, que l’on pense aux victimes du régime d’apartheid en Afrique du Sud (1948-1994) ou du génocide au Rwanda (1994). L’argent emprunté servait également à alimenter les caisses noires des régimes en place, pour compromettre les partis d’opposition et financer des campagnes électorales coûteuses (en Occident en en Afrique) et des politiques clientélistes.
Par exemple, au Mali, Alpha Oumar Konaré est élu président en 1992, après la dictature du général Moussa Traoré. Sa politique est docile à l’égard du FMI et son but est le rétablissement des grands équilibres macro-économiques. Il s’applique à promouvoir les activités marchandes privées et à assainir le secteur public, comme on dit au FMI. Les effectifs de la Fonction publique passent alors de 45 000 fonctionnaires en 1991 à 37 700 fonctionnaires en 1998, et les salaires publics subissent une baisse en valeur réelle comprise entre 11 % et 18 %. La pression fiscale est passée de 8,5 % en 1988 à 14 % en 1998, tandis que les dépenses courantes sont passées de 15 % du PIB à 10,8 %. Et le gouvernement est tout fier d’en déduire que sur le plan des grands équilibres, « la politique d’ajustement a permis une amélioration notable » ! Sur les 90 entreprises publiques en 1985 au Mali, il en reste 36 en 1998, 26 ayant été liquidées et 28 privatisées. Si bien qu’en 1988, 75 % des recettes fiscales du gouvernement passaient dans la masse salariale de ses fonctionnaires, contre 27 % en 1998. Et ça continue : en 2000, audits de la Caisse de Retraite du Mali (CRM) et de l’Institut national pour la Prévoyance Sociale (INPS) et adoption d’un plan d’assainissement de leurs finances ; vente de 60 % du capital d’Électricité du Mali (EDM) ; vente de l’Hôtel de l’Amitié ; privatisation à 35 % de la Société Nationale des Tabacs et Allumettes du Mali (Sonatam), avec privatisation totale en vue ; liquidation de la Société malienne de Matériel de Travaux Publics (SLMTP), de l’Office des Relais Touristiques (ORT) et de la Société Nationale de Recherche et d’Exploitation Minière (Sonarem). Algerie est-elle ainsi ?