Analyse comparée du mouvement contestataire.
Framework et clivages du paysage sociopolitique iranien
La Révolution verte, qui a secoué l’Iran à la suite des élections de juin 2009, est-elle une ‘révolution colorée’ comme en connurent la Serbie, la Géorgie, l’Ukraine et le Kirghizistan, ou comme celles qui furent tentées en Azerbaïdjan et en Biélorussie?
Au début des années 2000, l’Europe centrale, en effet, a été le théâtre de ces ‘révolutions de couleur’, promues et téléguidées par des gouvernements occidentaux, états-unien et ouest-européens, dont l’objectif a été le réalignement des nations visées, par la mise en œuvre de méthodes qui ont rapidement fait leurs preuves.
L’Iran a-t-elle fait l’objet de telles manœuvres en 2009 ou bien la Révolution verte fut-elle un phénomène iranien intrinsèque? C’est la question principale à laquelle répond cette étude, qui fournit en outre nombre de clefs de compréhension du système politique iranien et de son évolution récente, une mécanique particulière, très éloignée des clivages occidentaux traditionnels.
Historien, politologue, reporter de guerre et spécialiste du Monde arabo-musulman, Pierre Piccinin da Prata était en Iran en 2009-2010, témoin de la Révolution verte. En 2014, il est sur le terrain du conflit ukrainien.
Le résultat de ses expériences : un ouvrage qui compare deux mondes, d’une actualité éminente, au moment où l’Iran connaît une réorientation internationale d’envergure et où l’Europe, confrontée à la seconde crise ukrainienne, se prépare à un nouvel âge géopolitique.