Après deux ouvrages prémonitoires, l’auteur publie Le Moyen Orient en feu face à un Occident impuissant. Dans son livre sur Daesh, il annonçait l’arrivée de loups solitaires, insaisissables et rendant toute lutte préventive pratiquement impossible. Dans le second il décrivait la Turquie comme un volcan prêt à entrer en éruption.
Le sang n’a pas fini de couler en Orient, comme le prévoyait l’écrivain syrien Adonis. Les Anglos- saxons ont envahi sans scrupule l’Irak et l’ont réduit en un État agonisant. Ils avaient aussi préparé secrètement la guerre en Syrie, bien avant les printemps arabes, et ce n’est pas un hasard si leurs alliés, les pétromonarchies, ont si vite transformé une contestation pacifique en une guerre civile meurtrière en déversant sur les champs de batailles syriens des milliers de tonnes d’armements, des milliards de dollars et des dizaine de milliers de rebelles djihadistes recrutés dans les zones déshéritées des pays arabo-musulmans.
L’Occident n’est pas pour rien non plus dans l’émergence d’al-Nosra (al-Qaeda en Syrie) et de l’État islamique, pensant au début en faire des alliés potentiels dans la lutte surmédiatisée contre le régie syrien alors que ces nébuleuses avaient un autre agenda, celui de créer des califats.
Alors que la haine religieuse entre Sunnites et Chiites a resurgi de plus belle, alors que la vraie guerre au sol contre Daech n’a pas commencé du fait de l’hétérogénéité de la coalition internationale qui le combat, alors que le mythe des rebelles modérés s’est effondré comme on l’a vu à Alep, alors que la rivalité irano-saoudienne engendre de nouveaux conflits, alors que l’Amérique n’a jamais eu de vision et de stratégie claires, se réfugiant dans l’opacité des guerres par procuration, alors que les négociations de paix en Syrie et au Yémen n’ont pas abouti, alors que l’Irak est en ruines, les guerres d’Orient vont continuer, tandis que l’implosion des frontières héritées des célèbres accords Sykes-Picot est annoncée et que l’Europe se déchire sur la crise migratoire.
