Voici une contribution essentielle pour comprendre la révolution de l’État islamique.
Car non, expliquer n’est pas excuser, et décoder et analyser permet, entre autres choses, de ne pas tomber dans l’impasse du tout sécuritaire.
Après des années d’études de terrain au cœur même de l’EI, mais aussi dans les quartiers à Paris, Londres ou Barcelone, Scott Atran et son équipe expliquent enfin pourquoi, en fermant les yeux sur la capacité d’attraction de l’EI, l’Occident a commis une erreur stratégique majeure.
Alors que beaucoup réduisent « l’islam radical » à un simple nihilisme, les travaux de Scott Atran et de son équipe démontrent que l’on est en présence d’un phénomène bien plus menaçant : un projet profondément séduisant, visant à changer et sauver le monde.
Mais quel est le carburant révolutionnaire qui alimente Daesh ? Comment expliquer et endiguer ce soutien croissant de la jeunesse pour ces valeurs mortifères ? Quels sont les mécanismes d’abnégation à « la cause » qui motivent leur départ ? Et qui sont-ils, ces volontaires étrangers qui rejoignent tous les jours plus nombreux les rangs des salafistes ?
Cet ouvrage répond aux nombreuses questions qu’il est légitime et important de se poser sur ce que représente aujourd’hui la révolution de l’État islamique. Car réduire Daesh à une simple déclinaison du terrorisme ou de l’extrémisme violent serait masquer la véritable menace qu’il représente.
Le Califat est, de fait, un mythe mobilisateur. Et il faut aujourd’hui, devant l’inefficacité persistance des mesures sécuritaires et militaires, porter notre attention sur les questions psychologiques et sociales qui sous-tendent ce phénomène.
C’est aussi sur le terrain des valeurs qu’il faut combattre, celles que l’on pensait acquises et sur lesquelles on avait la conviction que le monde était fondé. Plus que la menace que font peser les djihadistes, toutes ces questions représentent le principal problème existentiel des sociétés ouvertes.
