On mesure, dans ses griefs, le poids des troubles du dernier demi-siècle : décolonisation, conflit palestinien, question du Cachemire.
Mais y a-t-il des causes plus lointaines, des blessures plus profondes ?
Le discours islamiste le dit, invoque le Prophète et la génération fondatrice, énumère la litanie des offenses subies quatorze siècles durant, y trouve les raisons compulsives de ses combats.
Il ne s’agit pas de balayer ce discours identitaire, mais de constater qu’il doit davantage au tiers-mondisme et à la modernité qu’à la tradition.
Pour y voir clair, les deux auteurs reviennent sur l’histoire longue de l’Islam, sur les rapports de l’État islamique ancien avec la foi, l’entrée dans la modernité et l’ampleur de l’esprit de réforme, sur ses échecs aussi.