Depuis les Printemps arabes de 2011, l’islamisme politique s’est hissé au pouvoir en Tunisie, en Égypte et au Maroc.
Il est donc aujourd’hui essentiel de faire la distinction entre islamisme politique et activisme djihadiste, et ainsi appréhender la complexité des logiques auxquelles les différents groupes qualifiés d’islamistes – des Frères musulmans aux djihadistes – obéissent.
Si d’aucuns soupçonnent chez les islamistes élus une stratégie dissimulée d’arriver au même résultat que les djihadistes – l’instauration d’un califat mondial –, la réalité paraît plus complexe.
À rebours des simplifications du traitement médiatique, Anne-Clémentine Larroque montre, à travers une analyse nourrie de nombreux entretiens avec des acteurs et des observateurs de ces trois pays, que l’expérience du pouvoir n’est pas sans conséquences sur les rapports entre partis islamistes et groupes plus radicaux – des salafistes aux djihadistes.