Lorsque je lis les propos des élites politiques et partisanes de la gauche libérale et laïque, ainsi que de celles qui soutiennent la droite capitaliste monopoliste, et ceux des médecins salafistes islamistes et chrétiens, je pense à ma grand-mère décédée il y a 70 ans ; elle répétait souvent ce dicton : « On ne fait pas passer le confort de la mosquée avant celui de son foyer. »
Elle a toujours blâmé son mari pour avoir donné à la mosquée les revenus qui provenaient de la culture de leur terre. Elle cachait l’argent nécessaire à couvrir les frais pour l’éducation des enfants et à acheter la nourriture pour sa famille ; elle le cachait dans un trou profond qu’elle avait creusé dans le mur de la maison. Son mari est décédé, heureusement pour elle, alors qu’elle avait encore l’âge de travailler pour subvenir aux besoins de ses enfants.
L’umda, le chef traditionnel, du village qu’elle habitait, l’avait qualifiée d’ignorante de la religion, car elle n’avait pas lu le Coran ; alors qu’aux yeux de ma grand-mère, la véritable adoration, c’était le travail. L’argument de ma grand-mère était tiré de ce fameux hadith selon lequel « un fidèle dit au Prophète : ‘Quelqu’un passe son temps à prier.’ Le Prophète demanda alors : ‘Qui subvient aux besoins de la famille de cette personne ?’ Le fidèle répondit : ‘Nous tous.’ Le Prophète dit : ‘Vous valez mieux que lui.’ »
N’aurait-elle pas compris le sens de la pensée religieuse mieux que les hommes pieux et les médecins d’aujourd’hui ?
L’histoire nous apprend qu’il y a un lien entre la médecine et les dignitaires religieux. Peut-être cela explique-t-il pourquoi mon cœur n’a jamais battu pour un confrère ; sauf un, qui refusait de boucher ses oreilles avec son stéthoscope : il n’a jamais prescrit de comprimés pour traiter la pauvreté, l’injustice et l’ignorance, jamais ouvert un cabinet médical ou investi dans un hôpital qui fraudait le fisc ; et, lorsqu’il s’est déclaré opposé à toute forme de pratique de la médecine qui faisait de la santé humaine un objet de commerce, son nom a été rayé du registre des professions libérales. Ce n’est pas tout : ils l’ont privé du prix d’État, et il est décédé dans le plus total dénuement.
L’enseignement, dans le domaine de la médecine, n’a guère évolué depuis l’époque de ces dignitaires religieux, alors que la séparation entre l’hôpital et la prison est récente. Ce qui explique pourquoi certaines femmes médecins portent encore le niqab ou le voile, tandis que des hommes, médecins, se rallient au salafisme, Daech, al-Qaïda, aux Talibans ou à Boko Haram, et que d’autres militent pour maintenir la mutilation génitale des femmes.
Pourquoi la médecine n’ouvre-t-elle pas l’esprit des médecins ?
L’anatomie, la pathologie, la biologie, la psychologie, la chirurgie et les maladies internes… Pourquoi ? Les médecins n’étudient pas l’histoire ; ils ne connaissent pas les causes des maux physiques et psychologiques, ni les liens qui relient celles-ci aux maladies politiques, sociales, économiques, religieuses et éthiques. C’est la raison pour laquelle, peut-être, ces maladies continuent d’exister, toujours.
Les médecins apprennent la chirurgie génitale féminine, sans pour autant apprendre « pourquoi » ils procèdent à ce genre d’opérations ; exactement comme les hommes pieux psalmodient les textes et les versets, sans comprendre leurs véritables significations, sans savoir pourquoi ils ont été révélés.
Le « pourquoi » est interdit, dans le domaine de l’enseignement, y compris médical. Parce que le fait de s’interroger « mène la raison à des questions interdites ou au ‘blasphème’ », selon un médecin salafiste ; une case sur un papier se substituerait à l’essence de la religion.
Nous n’apprenons pas à nous poser des questions, depuis la naissance jusqu’à la mort. Pourquoi irai-je au paradis si je suis musulman, alors que mon collègue copte ira en enfer ? Pourquoi, parce que je suis un homme, est-ce que je sors pour m’amuser avec mes amis, alors que ma sœur reste enfermée à la maison pour faire le ménage ? Pourquoi est-elle voilée et moi non ? Pourquoi ai-je le droit de battre ma femme, forme de discipline, et elle non ? Pourquoi ai-je le droit de me marier avec une femme copte, et ma sœur n’a pas le droit de se marier avec un Copte ? Pourquoi l’homme musulman a-t-il le droit de pratiquer la polygamie et la femme musulmane ne l’a-t-elle pas ? Pourquoi les différentes élites réclament-elles la suppression de la mention qui indique la religion sur la carte d’identité nationale, et en même temps veulent-elles la maintenir sur le registre de l’état civil ? Ils disent que c’est par nécessité, certaines circonstances impliquant de connaître la religion de l’individu, comme dans le cas d’un mariage, par exemple.
Ces élites exigent l’abolition de toutes les formes de discriminations religieuse, sexuelle ou raciale ; puis elles se contredisent, en admettant la discrimination sexuelle dans le mariage. Elles demandent l’interdiction des discriminations religieuse et sexuelle dans la législation, l’éducation, l’emploi, la communication et le sport, et dans tout, sauf dans le mariage.
La suppression de la mention de la religion dans les registres de l’université du Caire est une décision sage, naturelle et conforme à la justice, à la Constitution et à l’essence des religions ; mais la question qui se pose : pourquoi n’interdisent-ils pas toutes les mentions discriminatoires (sexuelle, celle liée à la caste, raciale et doctrinale), sur les actes de naissance, les cartes d’identité, les passeports et tous les autres documents administratifs ?
Pourquoi est-il possible d’interdire toute forme de discriminations dans les institutions étatiques sauf celle du mariage ? Cette institution existe-t-elle dans un autre pays ?
Les femmes forment-elles la seule catégorie exclue de l’égalité constitutionnelle ?
Jusqu’à aujourd’hui, une case destinée à inscrire le nom du mari apparaît sur la carte d’identité et sur le passeport d’une femme ; alors qu’une telle case n’apparaît pas sur les documents d’identité d’un homme. Pourquoi ?
Nous avons vécu durant des siècles selon des coutumes imposées par nos ancêtres, et malgré les révolutions nous ne nous sommes pas émancipés de la mentalité patriarcale qui prévaut dans l’ensemble de la société.
Dès qu’une révolution réussit à faire un trou dans le mur, des porteurs des pierres et de ciment arrivent aussitôt pour le reboucher.
Traduit de l’arabe par Mamduh NAYOUF
أتذكر جدتي ، ماتت منذ سبعين عاما ، حين أقرأ تصريحات النخب ، باختلاف مشاربهم السياسية والحزبية ، من اليسار الليبرالي والعلماني الي اليمين الرأسمالي والاحتكاري ، الي الأطباء السلفيين الإسلاميين والمسيحيين. كانت جدتي تردد المثل القائل اللي يحتاجه البيت يحرم علي الجامع ، وتؤنب زوجها حين يتبرع للجامع بالقروش التي تأتيها من زراعة حقلها. في الجدار حفرت ثقبا عميقا تخبيء فيه مصاريف التعليم والطعام لأسرتها. مات زوجها (لحسن حظها) وهي شابة قادرة علي العمل والإنفاق علي البيت.
كان العمدة يتهمها بالجهل بالدين لأنها لم تقرأ القرآن ، وكانت تقول: العمل عبادة ، يا عمدة . وتحكي عن قوم قالوا للرسول: فلان يصلي الليل والنهار ، فسألهم ومن يطعم عياله ؟ قالوا كلنا . قال ، كلكم خير منه.
ألم تفهم جدتي تجديد الفكر الديني أكثر من رجال الدين وأطباء اليوم ؟ في التاريخ علاقة بين مهنة الطب والكهنة ، ربما لهذا لم يخفق قلبي وعقلي لأي زميل ، إلا طبيب واحد لم يسد أذنيه بخراطيم السماعة المعلقة حول عنقه. لم يكتب الأقراص لعلاج الفقر والظلم والجهل ، لم يفتح عيادة خاصة أو مستشفي إستثماري يهرب من الضرائب ، وتم شطب إسمه من سجلات المهن الحرة حين أعلن أنه ضد حرية التجارة بصحة الإنسان ، كما حرموه من جائزة الدولة وبدل العدوي ، ومات محبوسا فقيراً.
ليس غريبا أن الدكتور جابر نصار ليس طبيبا ، لم يتطور التعليم الطبي إلا قليلا منذ عصر الكهنة ، لم يتم الفصل بين السجن والمستشفي إلا حديثا ، ربما لهذا ترتدي طبيبات نقابا أو حجابا ، وينتمي أطباء للسلفية وداعش والقاعدة والطالبان وبوكو حرام ، ويجاهد أطباء للإبقاء علي جراحات الختان أو تقطيع أجسام الأطفال.
لماذا لا يفتح التعليم الطبي عقول الأطباء ؟ لماذا لا تفتح العقل علوم الطب ؟ تشريح الجثث و الباثولوجي والبيولوجي والسيكولوجي والجراحة والأمراض الباطنية وغيرها ؟
الأطباء لا يدرسون التاريخ لمعرفة أسباب الأمراض الجسمية والنفسية ، وربطها بالأمراض السياسية والاجتماعية والاقتصادية والدينية والأخلاقية ، ربما لهذا تستمر جميع هذه الأمراض حتي اليوم.
يتعلم الأطباء جراحات الختان دون أن يتعلموا ” لماذا” يتم إجراؤها ، بمثل ما يحفظ رجال الدين النصوص والآيات دون أن يتعلموا مقاصدها وأسباب تنزيلها .
كلمة ” لماذا” محرمة في التعليم كله ، وليس الطبي فقط ، فالسؤال “لماذا” يقود العقل الي الأسئلة المحرمة أو الكفر ، بلغة الطبيب السلفي ، الذي يستبدل بجوهر الدين خانة تملأ بالقلم علي الورق .
منذ الولادة حتي الموت لا نتعلم أن نسأل ؟
لماذا أنا مسلم أدخل الجنة وزميلي قبطي يدخل النار ؟
لماذا أخرج وألعب مغ أصدقائي ، وأختي تبقي بالبيت تطبخ وتكنس ؟ لماذا ترتدي أختي الحجاب وأنا لا أرتديه ؟ لماذا يحق لي تأديب زوجتي بالضرب ولا يحق لها تأديبي بالضرب ؟ لماذا يحق لي الزواج بامرأة قبطية ولا يحق لأختي الزواج بقبطي ؟ لماذا يحق للرجل أن يجمع بين أربع زوجات ولا يكون للمرأة الحق نفسه ؟ لماذا تطالب النخب ، علي إختلافها ، بالغاء خانة الديانة من بطاقة الرقم القومي ، والإبقاء عليها في السجل المدني ؟ ثم يقولون ، من أجل استخدامها في المجالات التي تتطلب معرفة الديانة كالزواج ؟
يطلبون تجريم أي تمييز علي اساس الدين او الجنس او العرق ، ثم يناقضون أنفسهم ويؤكدون التمييز علي أساس الجنس في الزواج. يطالبون بإلغاء التمييز الديني والجنسي في القانون والتعليم والتوظيف والإعلام والرياضة البدنية وفي كل شيء إلا الزواج .
إلغاء خانة الديانة من سجلات جامعة القاهرة قرار طبيعي عاقل يتسق مع العدل والدستور وجوهر الأديان ، لكن لماذا لا يتم إلغاء جميع خانات التمييز علي أي أساس ديني وجنسي وطبقي وعرقي وعقائدي من جميع شهادات الميلاد وبطاقات الرقم القومي وجوازات السفر وغيرها من الأوراق الرسمية ؟
لماذا يمكن إلغاء التمييز بكل أنواعه في مؤسسات الدولة كلها إلا مؤسسة الزواج ؟
هل مؤسسة الزواج في دولة أخرى ؟
هل الزوجة (أو الزوجات) هي الفئة الوحيدة التي لا تمسها المساواة الدستورية ؟
توجد حتي اليوم ، خانة لإسم الزوج في بطاقة المرأة ، الرقم القومي ، وجواز سفرها ، ولا توجد خانة لأسم الزوجة في بطاقة الرجل أو جواز سفره ، لماذا ؟
عشنا قرونا علي ما درج عليه الأسلاف ، لم نتحرر من العقلية الأبوية الذكورية رغم الثورات. ما أن تقوم ثورة لتفتح ثقبا في الجدار حتى يأتي حاملو الحجر والزلط والأسمنت ليسدوا الجدار .