Le crime est odieux. Ses auteurs, méprisables. L’émotion et la colère sont légitimes en ce que la cible étaient des civils, des personnes sans armes, un symbole de la liberté d’expression. Tout concourt à faire de l’attaque contre le journal satirique Charlie Hebdo un acte de grande lâcheté et abject, qui dessert la cause que ses auteurs sont supposés défendre. À coup sûr, il aggravera, volens nones, l’islamophobie ambiante qui règne en Europe, à l’effet d’accentuer et d’amplifier la vague de suspicion qui pèse sur les « composantes basanées » de la population française.
Les Musulmans de France sont globalement placés sur la défensive et font d’ores et déjà l’objet d’une sommation; sommés de se désolidariser de cet attentat, une sommation systématique, symptomatique des phobies françaises en ce qu’elle a occulté le rôle des bailleurs de fonds des djihadistes takfiristes, le duo wahabbite, Arabie saoudite et Qatar ; et exonéré les pays occidentaux de leur responsabilité dans leur soutien résolu au djihadisme, tant en Libye qu’en Syrie, depuis quatre ans, au mépris de leurs valeurs affichées, et réduit leurs compatriotes à leur condition de « Musulmans ».
Daech et Al-Qaida sont une même excroissance monstrueuse du bloc atlantiste et de ses relais pétromonarchiques.
À ce titre, les Musulmans de France ne devraient pas battre leur coulpe, mais exiger des explications sur l’instrumentalisation abusive de leur religion à des fins politiques ; et, la France, s’épargner les contorsions « intellectoïdalles », naguère exécutées par Philippe Val qui imputait à « la politique arabe de la France », pourtant inexistante à l’époque, la responsabilité de cette infamie morale qu’a constituée la collaboration avec le régime nazi.
Il ne saurait y avoir de responsabilités collectives, pas plus qu’il ne saurait y avoir de châtiments collectifs.
Comme si Maurice Audi et Francis Jeanson devaient être comptables des forfaitures du général Paul Aussaresses, le « Commandant Zéro » de la torture en Algérie, l’abbé Pierre de l’affairisme chiraco-haririen ou des jongleries du Pygmalion sarkozyste… ou encore Mère Thérésa des galipettes motorisées de François Hollande ou de DSK.
Les bouddhas de Bamayan, les stèles de Tombouctou, les fresques de Libye, tout cela a été détruit en toute impunité, par ceux qui, à un moment de l’Histoire, ont été les meilleurs alliés de l’alliance atlantique.
Halte au délire !
Châtions les coupables, particulièrement leurs parrains, l’Arabie saoudite et le Qatar, et leurs protecteurs.
Et interpellons tous les islamophilistes français qui ont criminalisé toute pensée dissidente, avec, à leur tête, le gourou, François Burgat, et ses flotteurs d’escorte, Ignace Leverrier (Le Monde) et Thomas Pierret (Mediapart), de même que leurs ramasseurs de balles, Nabil Ennasri et Romain Caillet, à propos de leur responsabilité dans le naufrage de la pensée académique française et le désastre stratégique de la diplomatie française, au même titre que le quatuor Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande et Laurent Fabius.
La Liberté d’expression est une valeur sacrée. Les gouvernements arabes sont invités à consacrer la Liberté d’expression, la Liberté de croyance et le droit à la dérision, et à octroyer à ces libertés fondamentales le statut qu’elles méritent, plutôt que de bâillonner indéfiniment leurs peuples et de donner libre cours aux dérives dégénératives de l’Islam tafkiriste.
L’attaque contre Charlie Hebdo va occulter les problèmes structurels de la société française…
De la persistance du chômage structurel de masse à la stagnation de l’économie française ; la désindustrialisation de la France et sa relégation au classement des puissances mondiales ; enfin, dernier mais non le moindre, la corruption des élites, sans oublier de pointer du doigt la connivence politico-médiatique.
Le crime contre Charile Hebdo, au delà de ses aspects criminellement pathologiques, est un crime contre l’intelligence. Le meilleur cadeau fait, par des personnes qui se réclament de l’Islam, aux ennemis de l’Islam ; et la Palestine en sera un des principaux dommages collatéraux.
