BOOKS – Facebook made in Tunisia par Mounira BOUZID

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Mounira - Facebook[103575]L’idée d’origine de Marck Zuckenberg, lorsqu’il inventa Facebook, c’était de créer un réseau social où chacun pourrait échanger des infos, des idées, se faire de nouveaux amis… Bref, une société virtuelle qui pourrait éventuellement parer à un des maux de ce siècle : la solitude.

« Société » est bien le mot qui convient ; mais il aurait dû baptiser son invention « facepersonality » !

Les profils qui en ressortent sont étonnants, et une étude sociologique devrait en être ; en effet, si Facebook constitue un panel représentatif de la société réelle, elle est vraiment mal barrée !

Si l’on veut savoir à quoi ressemble la société tunisienne, il suffit de se connecter à Facebook où tous les profils sont représentés.

On y trouve le dragueur post-pubère qui se cherche une femme plus âgée que lui pour lui apprendre les arts du Kama Sutra,  ainsi que la couguare appelée affectueusement « tata », en Tunisie…  Il y a également les bimbos aux noms improbables comme Fifi Lalou ou Soussou Minou ; les pieux qui s’extasient devant les phénomènes naturels pour prouver l’existence de Dieu tout en donnant un petit coup de pub au parti islamiste Ennahdha ; les forniqueurs virtuels qui prennent leur pied virtuellement ou les célibataires qui se cherchent une moitié…

Ils ont tous leurs pages… Tout comme les politiciens amateurs qui refont le monde, le cul bien calé dans leur fauteuil.

On y rencontre ceux qui se prennent pour des stars et se font appeler « personnage public », mais qui ne sont publics que virtuellement ; ou ceux qui s’opposent à tous pour le seul plaisir d’être opposant…

Quelques fois, tous ces profils se retrouvent sur le même statut et, sans un décodeur adéquat, il est difficile pour les non-tunisiens de comprendre où commence l’humour, et quand il s’arrête.

Mais c’est certainement la révolution de 2011 qui a donné ses lettres de noblesses (si l’on peut dire) à Facebook, du moins en Tunisie.

Le gouvernement en place renforça « Amar 404 », surnom intime et local de la censure du net… Les infos télévisées faisant mine d’ignorer la gronde qui montait dans le pays, les Tunisiens se rabattirent sur ce réseau social.

Amar 404 fut contourné à l’aide de proxys ; et la censure, débordée et ne pouvant tout gérer, laissa filtrer tout ce qui ne devait pas l’être…

Finalement Amar 404 fut mit en veilleuse, dés janvier 2011, pour calmer la rue, mais cette retraite vint trop tard.

C’est ainsi que Facebook finit par s’imposer et prendre une place prépondérante dans la vie des Tunisiens.

C’est cela, le « Facebook made in Tunisia » !

 

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Sébastien de Beauffort

Technical Manager - Directeur technique

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