EDITORIAL – Version française

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Trump, Fillon, la Syrie, Bashar, Alep ? Quel est le point commun ?

L’arrogance irréductible des médias dominants, des mainstreams, des faiseurs d’opinion qui pullulent au sein des rédactions.

Ceux-là même qui avaient annoncé l’avènement de la démocratie en Libye, au Yémen, en Égypte… Et qui, à grand renfort de « Poutine-bashing », s’évertuent au politiquement correct à qui mieux-mieux.

Qui avaient annoncé la défaite de Donald Trump aux élections présidentielles états-uniennes ; la victoire d’Alain Juppé aux primaires de la droite, en France ; qu’une lame de fond populaire allait emporter la dictature en Syrie, à l’instar de la révolution en Tunisie ; que Bashar al-Assad tomberait en quelques semaines, en quelques mois au plus ; que les rebelles résisteraient à Alep… et que le « Printemps arabe » changerait le Monde.

Ceux-là, qui répondaient par l’invective et l’assassinat médiatique, en deux traits de plume, en deux « coups » de plume, aux observateurs plus avertis qui savaient que le régime syrien était solide et percevaient, à force de côtoyer les acteurs du terrain, sur le terrain, combien grand était le risque d’involution du conflit et d’expansion de l’Islam salafiste…

Ceux-là qui, après un énième fourvoiement, ont une semaine durant –toute une semaine durant !- étalé dans leurs canards, telles des vierges éplorées, un semblant d’autocritique doucereuse et de mièvre auto-flagellation ; c’était sûr, certain, « on ne les y reprendrait plus ! ».

Ceux-là qui, déjà, ont repris leurs airs hautains et renoué avec leurs travers habituels, comme si de rien n’avait été.

Ceux-là qui occupent toujours jalousement les petits-écrans, continuent de monopoliser les micros en doctes « experts » et d’envahir sans aucune vergogne les colonnes des feuilles de chou.

Et le public débonnaire, dont le très bon caractère n’est plus à démontrer, de les écouter et de les lire sans se poser de question aujourd’hui plus qu’hier.

Aujourd’hui, Alep est reconquise par le président Bashar al-Assad, toujours au pouvoir à Damas. Donald Trump est devenu président des États-Unis d’Amérique et se rapproche de la Fédération de Russie pour enrayer et vaincre l’expansion de l’Islam salafiste au Moyen-Orient, une politique déjà amorcée par François Fillon, le futur président de la France, comme le laisse deviner l’incapacité de la gauche française à cesser de s’entre-déchirer et l’absence de figure de proue crédible pour mener en lice ce qu’il reste de socialistes dans les rangs de sa classe politique.

Le rapprochement Washington-Moscou-Paris ? Excès vocal « trumpien » ? Bravade ou contre-pied d’un candidat aux élections présidentielles à l’intention de l’actuel locataire du palais de l’Élysée ?  Ou bien réalité à venir ? Une (réelle) fin de la Guerre froide qui a ressurgit là où les plus perspicaces l’attendaient ? Quelle donne géostratégique nouvelle et à quel terme ? Quel devenir pour la dictature égyptienne, la théocratie saoudienne, les Ayatollah de Téhéran ou encore la Syrie baathiste, l’héritage des Accords Sykes-Picot et les Sunistan et Chiistan iraquiens ?

Quelques questions… Et peut-être les premiers mots d’une nouvelle page de l’histoire du Magrheb et de l’Orient.

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Pierre Piccinin da Prata

Historian and Political Scientist - MOC's Founder - Editorial Team Advisor / Fondateur du CMO - Conseiller du Comité de Rédaction

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