ISLAM – Homosexualité – De la légitimité de «l’homosensualité» (première partie)

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Tabous Islam homosexualité

Contrairement aux législations homophobes des pays arabes et musulmans qui se prétendent inspirées par la religion islamique, l’islam ne prohibe nullement la pratique homosexuelle. Bien mieux, selon certains jurisconsultes reconnus, il la prévoit au paradis pour les pieux par la présence d’adolescents et d’éphèbes.

Aussi, disons tout de suite que la législation nationale tunisienne réprimant les rapports homosexuels doit être au plus vite abrogée et ce au nom même de la foi islamique, car on continue à brimer des innocents au nom de l’islam qui est innocent de pareille injustice. L’article 230 du code pénal tunisien, qui déclare que la sodomie est passible de trois ans d’emprisonnement, doit donc être abrogé, étant contraire à la loi islamique dont il prétend s’inspirer.

Il faut noter qu’au Maroc aussi une revendication similaire est effective. En effet, la société civile y est très active pour obtenir l’abolition de l’article 489 du code pénal marocain punissant tout acte sexuel entre deux personnes de même sexe d’une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Là aussi, il s’agit d’une double injustice, punissant d’abord des innocents qui ne font que se conformer à leur nature, et ce au nom de l’islam qui ne l’interdit pas.

Tous les docteurs de la loi honnêtes le diront. Et nous le démontrerons ci-après, preuves à l’appui et d’une manière synthétiques en renvoyant aux études en la matière pour davantage de détails.

 

L’homosexualité dans la tradition arabe et tunisienne

Quand on scrute nos traditions arabes et nos habitudes tunisiennes, on ne manque pas de relever cette éminente marque de tolérance qui les caractérise et ce tant en matière de vie terrestre que de religion.

L’Arabe, dans son attachement si grand à sa liberté de toucher à tout, n’a point honte du sexe, tout type de sexe; cela est aussi vrai pour la nudité. Ainsi, le pèlerinage se faisait volontiers nu, les hommes tout autant que les femmes; cela dura même pendant la première année suivant l’entrée du Prophète à La Mecque (les Arabes préislamiques faisaient la circumambulation autour de la Kaaba complètement nus, à l’exception des gens de Qorayach, appelés Homs, ainsi que le rappellent, entre autres, Boukhari et Mouslem).

Il n’est nulle pudeur en religion, l’islam ayant détaillé certaines questions que les religions n’évoquent pas habituellement; et ce du fait que l’islam est une foi et une politique pour la vie terrestre. Or, le sexe fait partie de la vie avec ses déclinaisons variées. Refuser cela aujourd’hui, reviendrait à faire de notre religion un simple culte, parfaitement comparable au judaïsme et au christianisme.

L’homosexualité (ou « homosensualité », terme neutre que je propose) était connue chez les Grecs; c’est ce qu’on qualifia d’amour grec. Or, il y avait assez d’affinités entre les traditions arabes et grecques; ce qui permit aux Arabes musulmans d’éprouver la plus grande admiration pour ce qui leur a paru comparable à leur façon de penser et leur philosophie de la vie. Ce fut notamment le cas sous le calife M’amoun lors de la période des traductions à grande échelle, et qui permit aux Arabes la découverte de la pensée grecque.

L’homosexualité était répandue chez les Arabes et n’avait pas la même image que la nôtre aujourd’hui, c’est-à-dire telle que définie par la morale judéo-chrétienne. Celle-ci catégorisait l’être humain selon son penchant sexuel et répartissait les hommes d’après leur sexualité; or, le plaisir sexuel chez l’Arabe n’avait pas de limites, pas même concernant le genre.

Pour contrer le puritanisme judéo-chrétien inconnu au départ des mœurs arabes, on assista à de nombreuses tentatives audacieuses de la part des hommes de lettres et de savoir (on cite le grammairien et lexicographe Abou Obeyda Ma’amar Ibn Al Mouthanna al-Basari auteur de مجاز القرآن qui compte parmi les plus réputées des exégèses du Coran en termes lexicographiques), poètes, mais pas seulement (le plus célèbre d’entre eux reste bien évidemment Abou Nouwas); puisqu’on comptait un certain nombre de hauts dignitaires religieux (on a ainsi l’exemple du juge suprême au temps de Ma’moun, le jurisconsulte Abou Mohamed Yahia Ibn Aktham de Tamim connu pour son homosexualité selon ce qu’en a dit Dhahbi dans سير أعلام النبلاء et Thaalibi dans الكناية والتعريض أو النهاية في فن الكتابة ِ) dont certains osaient même déclamer ouvertement leur amour « homosensuel » (le juge Yahya Ibn Aktham ne s’en cachait pas et ne pratiquait pas l’allusion dans ses propos; il déclarait clairement qu’il n’y avait pas d’interdit à aimer ceux dont Dieu avait faits ses élus, citant les adolescents du paradis). Toutefois, la mentalité étrangère aux traditions arabes finit par s’infiltrer dans les sociétés musulmanes et par l’emporter sur l’indulgence de principe en la matière de l’islam. C’est probablement ce qui ouvrit la porte à une pratique qui s’est imposée parmi les principales règles admises dans les sociétés arabo-musulmanes, une règle qui a toujours cours à ce jour : la dissimulation. Il est de règle, en effet, de conseiller de tout faire et en toute liberté, mais « en catimini ».

Cela n’était pas limité à une époque précise, car en l’absence de texte coranique exprès, il n’y avait pas de question ou d’affaire relative à l’homosexualité, d’autant moins que la chose était vécue dans la discrétion à l’exception de certaines périodes de luxe et de luxure de l’histoire arabe, comme du temps de l’éminent jurisconsulte Ibn Hazm l’Andalou(son livre طوق الحمامة في الألفة الألاف reste parmi les ouvrages les plus explicites en matière d’amour sous toutes ses formes) ou plus particulièrement au temps abbasside (Siyouti passe en revue dans son histoire des califes ceux qui étaient connus pour leur homosexualité, dont notamment Amine, célèbre pour ses amours avec son favori Kaouthar).

Mo’tassim tout comme Wathiq n’hésita pas à chanter la beauté masculine selon la coutume de l’époque ou de pratiquer le sexe avec les hommes, en plus des femmes. Le même Siyouti cite l’histoire d’amour de Mo’tassim pour son favori Ajib réputé pour sa beauté. Pour ce qui est de la situation durant la deuxième moitié de l’ère abbasside, on peut se référer à Tawhidi dans   الإمتاع والمؤانسة et à ce qu’il en rapporte d’anecdotes sur la pratique du sexe à Bagdad, une période qui coïncide avec l’apogée de la civilisation islamique. En pareils temps, la situation était identique à ce que l’on voit aujourd’hui en Occident ; l’homosexualité faisait même l’objet d’éloges et la relation avec un éphèbe était considérée comme une part importante et essentielle de la complétude de la jouissance… « La vie est manger/vin et minet/ Si tu loupes cela/Dis adieu à la vie. »Ces vers résument la mentalité de l’époque. Mais il est utile de noter ici que l’homosexualité n’était pas uniquement synonyme de sexe et de jouissance : elle relevait chez certains d’une conception spirituelle ou d’une philosophie de l’existence, pareillement à ce nous notons de nos jours dans les pays occidentaux.

Il ne reste pas moins que la dissimulation est demeurée l’une des plus importantes règles morales dans la mise en pratique de l’islam, qui implique pourtant fondamentalement l’intention sincère et la pureté de la conscience avant toute autre manifestation afin de ne pas risquer de verser dans la pure hypocrisie.

Ainsi, le calife Omar, malgré tout ce qui le caractérisait d’intransigeance en matière des mœurs, n’a jamais appliqué la peine prévue pour la consommation d’alcool quand les coupables excipèrent pour se défendre d’un argument qui le convainquait. Ils soutinrent, en effet, qu’il ne s’agissait que de délation, leurs accusateurs ayant sciemment violé leur intimité pour faire le constat de la consommation d’alcool (assurément, un tel effort d’interprétation s’insère dans le cadre de la facilitation des rigueurs de la foi pour la communauté islamique qu’a apportée le Prophète ; la distinction entre la vie privée et la vie publique en relève; le respect de la sensibilité d’autrui étant primordiale dans le deuxième cas alors que la liberté du croyant n’a nulle limite dans le premier). Omar leur donna raison, jugeant l’acte des accusateurs un péché encore plus grave que celui de la consommation d’alcool.

En Tunisie, la situation était identique en matière de libertés individuelles dans tous les domaines. S’agissant des rapports intimes entre des partenaires d’un même sexe, est-il nécessaire de rappeler les témoignages nombreux sur leur existence de la part de voyageurs étrangers, occidentaux notamment. Ces derniers, au XIXème siècle ou au début du XXème, s’étonnaient fortement, d’ailleurs, de pareilles mœurs, ne manquant pas de s’en montrer dégoûtés, tout comme nous l’enregistrons aujourd’hui chez les intégristes musulmans dans le jugement qu’ils émettent sur la situation en Occident. Il faut dire que la civilisation occidentale, à l’époque, n’était pas aussi marquée par l’esprit libre et libertaire qu’elle l’est devenue.

Le Tunisien n’a pas besoin de revenir aux témoignages étrangers pour se renseigner sur l’existence de telles mœurs puisqu’il sait pertinemment que le principe, en son pays et dans sa société, reste la libre action en matière de vie privée tant que cela ne dépasse pas le cadre strict du camouflage et de la dissimulation. Précisons, à ce propos, que cela ne l’est pas nécessairement par souci d’appréhension et de crainte, relevant bien plutôt d’un type de discrétion érigé en comportement volontiers retenu par tact et sagacité.

L’homosexualité féminine est, par ailleurs, fort connue ; l’ouvrage du juge tunisien Chihab Ed-Dine Ahmed Tifachi   نزهة الألباب فيما لا يوجد في كتاب a sans doute épuisé la question, consacrant une grande partie au saphisme. Outre l’exhaustivité du livre, signalons qu’il n’hésite pas à évoquer les vertus de pareille pratique chez ses disciples (en matière d’homosexualité masculine, Jahidh fit de même dans son épître sur la rivalité élogieuse entre jeunes filles et éphèbes).

Pareilles mœurs sont loin d’être spécifiques au pays tunisien, comme on peut s’en rendre compte en lisant le voyageur andalou Léon l’Africain, de son véritable nom Hassan Ibn Mohamed al-Wazzan de Fès et de Grenade. Dans sa description de l’Afrique et de ses spécificités majeures, il ne manque pas de discourir sur les traditions sexuelles connues à Fès, dont l’homosexualité masculine et féminine.

Concernant l’Algérie, il est possible de signaler cet autre type de sexualité qui démontre à quel point le lien était étroit dans la mentalité des Occidentaux de cette époque révolue entre la débauche, la licence et une sexualité libérée au point d’être frivole, d ‘une part, et leur vision de l’Arabe, du Turc ou de l’Iranien musulman, d’autre part. Nous en trouvons nombre d’illustrations en prenant connaissance de certains documents consignant des traditions sociales de ces pays, dont l’Algérie au XVIIème siècle, du temps des corsaires. Parmi ces témoignages, figurent des mémoires de captifs européens et de nombreux récits de voyageurs.

 

Origine de la condamnation morale de l’homosexualité

Le problème, aujourd’hui, vient d’une confusion dans la concordance à trouver entre une vision religieuse fausse de la sexualité, plus spécifiquement d’un type de cette sexualité, et des composantes de la personnalité, notamment la masculinité dans une société devenue fort machiste.

Actuellement, cette confusion réside dans la nécessité de revoir nos conceptions premières du sens de la virilité, de ses formes, et de celui de la féminité, ses spécificités, et ce en dehors de la fonction sexuelle des deux et sans avoir à inclure abusivement la religion dans des affaires qu’elle a été la première à libérer des liens des habitudes désuètes.

Si nous arrivons à reconnaître notre prochain tel qu’il est, dans son humanité ainsi qu’elle se décline en lui, l’acceptant dans la manifestation majeure de sa nature humaine, et y croyant effectivement, nous réussirons fatalement à dépasser ce que « l’homosensualité » ou l’homosexualité suscite en nous d’appréhensions. Nous serons alors en mesure de réaliser un saut qualitatif en matière de respect d’autrui, quels que soient ses penchants intimes, dans le total respect de son être, sa pensée, ses actions et son comportement.

Assurément — et c’est le plus surprenant en l’objet —, un tel saut est tout à fait possible et ce simplement par un retour à l’islam, non seulement en revenant à son esprit, mais même en se basant sur sa lettre, à cause de l’absence de prohibition expresse de l’homosexualité en islam.

En effet, personne n’ignore que l’homosexualité est expressément prohibée par la Bible dans ses deux Testaments. D’ailleurs, en Occident judéo-chrétien, la morale s’est longtemps basée sur pareille interdiction en considérant l’homosexualité comme le plus vil vice, l’abomination la plus détestable. Il en était ainsi qu’il en est aujourd’hui dans la perception de ceux des Salafis qui s’enorgueillissent d’être les tenants de la tradition des anciens, alors qu’ils ne font en la matière que reproduire des traditions et des coutumes étrangères à l’islam.

Lisons ce qui est prévu comme prescriptions expresses en l’objet dans les religions juive et chrétienne. Et d’abord dans l’Ancien Testament :

« Tu ne coucheras point avec un homme comme on couche avec une femme. C’est une abomination.* Tu ne coucheras point avec une bête, pour te souiller avec elle. La femme ne s’approchera point d’une bête, pour se prostituer à elle. C’est une confusion.* Ne vous souillez par aucune de ces choses, car c’est par toutes ces choses que se sont souillées les nations que je vais chasser devant vous. * Le pays en a été souillé; je punirai son iniquité, et le pays vomira ses habitants. * Vous observerez donc mes lois et mes ordonnances, et vous ne commettrez aucune de ces abominations, ni l’indigène, ni l’étranger qui séjourne au milieu de vous. * Car ce sont là toutes les abominations qu’ont commises les hommes du pays, qui y ont été avant vous; et le pays en a été souillé.* Prenez garde que le pays ne vous vomisse, si vous le souillez, comme il aura vomi les nations qui y étaient avant vous. » (Lévitique 18 : 22-28)

« Si un homme couche avec un homme comme on couche avec une femme, ils ont fait tous deux une chose abominable; ils seront punis de mort : leur sang retombera sur eux. » (Lévitique 20 : 13)

Ensuite, dans le Nouveau Testament :

 « Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point le Royaume de Dieu ? Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, * ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n’hériteront le Royaume de Dieu. » (Corinthiens I, 6 : 9-10)

 « Eux qui ont changé la vérité de Dieu en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur, qui est béni éternellement. Amen !* C’est pourquoi Dieu les a livrés à des passions infâmes : car leurs femmes ont changé l’usage naturel en celui qui est contre nature;* et de même, les hommes, abandonnant l’usage naturel de la femme, se sont enflammés dans leurs désirs les uns pour les autres, commettant homme avec homme des choses infâmes, et recevant en eux-mêmes le salaire que méritait leur égarement.* Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes. * étant remplis de toute espèce d’injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d’envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité;* rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d’intelligence,* de loyauté, d’affection naturelle, de miséricorde.* Et, bien qu’ils connaissent le jugement de Dieu, déclarant dignes de mort ceux qui commettent de telles choses, non seulement ils les font, mais ils approuvent ceux qui les font. » (Romains 1 : 25-32)

« Nous n’ignorons pas que la Loi est bonne, pourvu qu’on en fasse un usage légitime,* sachant bien que la Loi n’est pas faite pour le juste, mais pour les méchants et les rebelles, les impies et les pécheurs, les irréligieux et les profanes, les parricides, les meurtriers,* les impudiques, les infâmes, les voleurs d’hommes, les menteurs, les parjures, et tout ce qui est contraire à la saine doctrine. » (Thimothée I, 1 : 8-10)

L’homosexualité dans le Coran

Contrairement à la Bible, les versets du Coran ne comportent pas de prescription expresse en matière d’homosexualité, car ils relèvent de l’ordre du récit; or, la différence est bien établie entre ce qui est descriptif et ce qui est normatif.

Bien évidemment, nous ne mettons pas en doute que les récits coraniques comportent des sermons en vue de donner une leçon, d’avertir ou d’inciter à l’exemple ; toutefois, nous pensons indubitable que le champ du prêche diffère selon les sociétés et leur éternelle évolution. En illustration, nous prendrons l’exemple de l’esclavage en général et plus particulièrement des êtres humains asservis en tant que propriété privée, en toute légalité ملك اليمين. Il est certain que le Coran est riche en exhortations en la matière, qui sont valables pour un temps où l’asservissement était indépassable. Or, voilà le temps qui évolue ! Doit-on donc délaisser ce qui concerne le sujet en leçons et exemples qui ont été bien utiles en un temps désormais révolu, ou continuerait-on de s’en prévaloir du seul fait de leur présence dans le Coran? Il en va de même pour ce que rapporte le Coran comme récit relatif aux gens de Loth.

Si l’homosexualité était la plus élevée des turpitudes, ainsi que l’ont déclaré des jurisconsultes musulmans, ne pourrait-on se demander légitimement pourquoi Dieu ne lui a pas réservé une sentence particulière et expresse, ainsi qu’il l’a fait pour des questions de moindre gravité ? Comment la compter parmi les péchés capitaux (ce sont, à la base, à l’exclusion de ce que certains savants ont ajouté : l’association d’une divinité avec Dieu, l’homicide et l’adultère) sans qu’il y ait eu une résolution explicite la concernant ?

De fait, la raison de l’absence de prescription en matière d’homosexualité tient à la sagesse de l’islam et à la scientificité de ses prescriptions tout autant qu’à leur validité pour tout temps et tout lieu. Le Coran ne donne pas de verdict en l’objet, laissant la porte ouverte aux évolutions scientifiques qui allaient advenir après la période de la révélation et de la prophétie. Et elles sont venues effectivement attester que l’homosexualité est une disposition innée chez certaines personnes, étant constitutive de leur nature propre ainsi que voulue par Dieu pour eux; qui pourrait donc contester la volonté de Dieu telle qu’elle s’est manifestée dans ses créatures ou chez quelques-unes d’entre elles ?

Afin de confirmer l’authenticité de ce que nous avançons, reproduisons les références coraniques en la matière (la traduction est celle de Denise Masson, Gallimard – 1967) :

« Souvenez-vous de Loth ! Il dit à son peuple : « Vous livrez-vous à cette abomination que nul, parmi les mondes, n’a commise avant vous ?* Vous vous approchez des hommes de préférence aux femmes pour assouvir vos passions. Vous êtes un peuple pervers. »* La seule réponse de son peuple fut de dire : « Chassez-les de votre cité; ce sont des gens qui affectent la pureté.* Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, à l’exception de sa femme : elle se trouvait parmi ceux qui étaient restés en arrière.* Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie… Vois quelle a été la fin des criminels ! » (Al ‘Araf (7) 80-84)

« Lorsque nos envoyés arrivèrent auprès de Loth, celui-ci s’en affligea; car son bras était trop faible pour le protéger. Il dit : « Voici un jour redoutable ! »* Son peuple vint à lui; ces gens se précipitèrent vers lui — ils avaient auparavant commis de mauvaises actions — et il leur dit : « Ô mon peuple ! Voici mes filles ! Elles sont plus pures pour vous ! Craignez Dieu et ne m’outragez pas dans mes hôtes. N’y aurait-il pas parmi vous un seul homme juste ? »* Ils dirent : « Tu sais parfaitement que nous n’avons aucun droit sur tes filles, et tu sais ce que nous voulons ».* Il dit : « Si seulement je pouvais m’opposer à vous par la force ou bien, si je trouvais un appui solide !… »* Nos envoyés dirent : « Ô Loth ! Nous sommes les messagers de ton Seigneur; ces gens ne parviendront pas jusqu’à toi. Pars avec ta famille, à la fin de la nuit. Que nul d’entre vous ne regarde en arrière. ­— Ta femme, cependant, se retournera et sera atteinte par ce qui frappera les autres — Cela se produira certainement à l’aube; l’aube n’est-elle pas proche ? »* Lorsque vint notre Ordre, nous avons renversé la cité de fond en comble. Nous avons fait pleuvoir sur elle, en masse, des pierres d’argile* marquées d’une empreinte par ton Seigneur. — Une chose pareille n’est pas loin des injustes. » (Houd (11) 77-83)

« Il dit encore : « Ô vous, les envoyés ! Quelle est donc votre mission ? »* Ils dirent : « Nous sommes envoyés à un peuple criminel,* mais non pas à la famille de Loth que nous allons sauver entièrement* à l’exception de sa femme ». — Nous avions décrété qu’elle serait au nombre de ceux qui resteraient en arrière —* Quand les envoyés vinrent auprès de la famille de Loth,* celui-ci dit : « Vous êtes des inconnus ! »* Ils dirent : « Non… Nous sommes venus chez toi en apportant ce dont ils doutent;* nous sommes venus à toi avec la Vérité; nous sommes véridiques !* Pars de nuit avec ta famille; suis-la et que nul d’entre vous ne se retourne. Allez là où on vous l’ordonne. »* Nous en avons décrété ainsi, pour le sauver, parce que, le matin suivant, ces gens-là devaient être anéantis, jusqu’au dernier.* Les gens de la ville vinrent, en quête de nouvelles.* Loth leur dit : « Ceux-ci sont mes hôtes; ne me déshonorez pas.* Craignez Dieu et ne me couvrez pas de honte ! »* Ils dirent : « Ne t’avons-nous pas interdit de t’occuper des mondes ? »* Il dit : « Voici mes filles ! Si vous les voulez ! »* Oui, par ta vie ! Ces hommes s’aveuglaient dans leur ivresse.* Le Cri les saisit à l’aube.* Nous avons renversé cette cité de fond en comble et nous avons fait pleuvoir des pierres d’argile sur ses habitants.* — Voilà vraiment des Signes pour ceux qui les observent —* Elle se trouvait sur un chemin connu de tous.* — Il y a vraiment là un signe pour les croyants ! » (Al-Hijr (15) 57-77)

« Nous avons donné à Loth la Sagesse et la Science. Nous l’avons sauvé de la cité qui se livrait aux turpitudes. Ces gens-là étaient mauvais et pervers. » (Les Prophètes (21) 74)

« Ils sont allés vers la cité sur laquelle est tombée une pluie fatale. Ne la voient-ils pas ? Mais ils n’espèrent pas une résurrection. » (La Loi ou Al-Fourqan (25) 40)

« Le peuple de Loth traita les Prophètes de menteurs,* lorsque leur frère Loth disait : «  Ne craindrez-vous pas Dieu ?* Je suis pour vous un Prophète digne de foi.* Craignez Dieu et obéissez-moi.* Je ne vous demande pas de salaire, mon salaire n’incombe qu’au Seigneur des mondes.* Vous approcherez-vous des mâles de l’univers* et délaisserez-vous vos épouses, créées pour vous par votre Seigneur ? ­— Vous êtes un peuple transgresseur » —* Ils dirent : « Si tu ne cesses pas, ô Loth ! Tu seras au nombre des expulsés ».* Il dit : « Je déteste votre façon d’agir.* Mon Seigneur ! Préserve-moi, ainsi que ma famille, contre leurs agissements. »* Nous l’avons sauvé, lui et toute sa famille,* à l’exception d’une vieille restée en arrière;* puis nous avons anéanti tous les autres :* nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie : quelle pluie fatale pour ceux qui avaient été avertis !* Il y a vraiment là un Signe, mais la plupart des hommes ne sont pas croyants.* Ton Seigneur est, en vérité, le Tout-Puissant, le Miséricordieux. » (Les Poètes (26) 160-175)

« Souvenez-vous de Loth. Il dit à son peuple : « Vous livrez-vous à la turpitude, alors que vous voyez clair ?* Vous vous approchez par concupiscence des hommes plutôt que des femmes : vous êtes des ignorants. »* Leur seule réponse fut de dire : « Chassez de votre cité la famille de Loth : voilà des gens qui affectent la pureté ».* Nous l’avons sauvé, lui et sa famille, à l’exception de sa femme. Nous avions décrété que celle-ci serait au nombre de ceux qui resteraient en arrière.* Nous avons fait pleuvoir sur eux une pluie : une pluie fatale à ceux qui avaient été avertis. » (Les Fourmis (27) 54-58)

« Nous avons envoyé Loth; il dit à son peuple : « Vous commettez une turpitude que personne, dans l’univers, n’a commise avant vous :* vous vous approchez des hommes, vous coupez les chemins, vous vous livrez, dans vos assemblées, à des actions abominables. » La seule réponse de son peuple fut de dire : « Fais venir sur nous le châtiment de Dieu, si tu es véridique ! »* Il dit : « Mon Seigneur ! Délivre-moi de ce peuple qui sème la corruption ! »* Quand nos envoyés apportèrent la nouvelle à Abraham en disant : « Oui, nous allons anéantir les habitants de cette cité, parce qu’ils sont injustes »,* il dit : « Mais Loth y habite ! » Ils dirent alors : « Nous savons qu’il s’y trouve; nous le sauverons, lui et sa famille, à l’exception de sa femme qui sera parmi ceux qui resteront en arrière. »* Quand nos envoyés arrivèrent chez Loth, celui-ci fut affligé à cause des membres de sa famille que son bras était incapable de protéger. Nos envoyés dirent : « N’aie pas peur, ne t’afflige pas, nous allons te sauver, toi et les tiens, à l’exception de ta femme qui sera parmi ceux qui resteront en arrière.* Nous allons faire tomber du ciel un cataclysme sur les habitants de cette cité parce qu’ils sont pervers. »* Oui, nous avons fait de cette cité un Signe pour un peuple qui comprend. » (L’Araignée (29) 28-35)

« Loth était au nombre des envoyés.* Nous l’avons sauvé lui et toute sa famille,* à l’exception d’une vieille restée en arrière.* Nous avons, ensuite, anéanti les autres.* Vous passez sur leurs cendres, le matin* et la nuit. Ne comprenez-vous pas ? » (Ceux qui sont placés en rangs ou Assafat (37) 133-138)

« Le peuple de Loth a traité les avertissements de mensonges.* Nous avons déchaîné contre eux un ouragan. Nous avons épargné la famille de Loth : nous l’avons sauvée à l’aube :* ce fut une faveur de notre part : voici comment nous récompensons ceux qui sont reconnaissants. * Loth les avait prévenus de notre violence, mais ils avaient discuté ses avertissements.* Ils auraient voulu abuser de ses hôtes, mais nous avons frappé leurs yeux de cécité — Coûtez donc mon châtiment et mes avertissements ! ­—* et dès l’aube, un tourment était prêt à fondre sur eux.* — Coûtez donc mon châtiment et mes avertissements ! » (La Lune (54) 33-39)

Telles sont les références de ceux qui soutiennent que l’homosexualité est interdite. D’aucuns pourraient aussi y ajouter d’autres versets sans rapport avec Loth et son peuple, mais traitant de la chasteté, d’une façon générale, et de l’abstinence sexuelle en dehors des liens légaux, en particulier. Ainsi citent-ils les versets suivants :

 « Qui se contentent de leurs rapports* avec leurs épouses et leurs captives — on ne peut donc les blâmer;* tandis que ceux qui convoitent d’autres femmes que celles-là sont transgresseurs. » (Les Croyants (23) 5-7)

Notons, à propos de sa traduction de l’expression arabe signifiant littéralement « ce que possèdent vos mains droites » par « captives » (ou encore « captives de guerre », cf. la sourate objet de la note suivante), Masson remarque que cela veut dire « vos captives de guerre ou vos esclaves »… Ailleurs, ce terme s’applique aux esclaves, en général (IV, 36) ou à des esclaves du sexe masculin (XXIV, 33 et 58).

 « À l’exception des hommes chastes* qui n’ont de rapports qu’avec leurs épouses et avec leurs captives de guerre; — ils ne sont donc pas blâmables,* tandis que ceux qui en convoitent d’autres sont transgresseurs. » (Les degrés ou Al-Maarij (70) 29-31)

Certains exégètes soutiennent que Dieu entend tout type de rapport sexuel hors du cadre de mariage et des rapports autorisés à ses créatures par l’expression suivante « tandis que ceux qui en convoitent d’autres ». Ce faisant, ils ne réalisent pas qu’ils affaiblissent ainsi sans s’en rendre compte la force même de leur argumentation.

Objectivement, il est tout à fait possible d’y trouver une autorisation implicite de l’homosexualité masculine ou féminine, et ce dans le cadre des rapports autorisés avec ceux qui nous appartiennent en tant qu’esclaves (ce que pensent, par exemple, certains jurisconsultes de la tendance Ibadhite).

Ainsi est-il légitime de se demander si pareils rapports font partie de ce que Dieu a interdit.

À ce propos, on lit chez Ibn Hajar al-Haytami dans الزواجر عن اقتراف الكبائر : « La communauté est unanime sur le fait que celui qui pratique avec son esclave ce que faisait le peuple de Loth est considéré comme relevant des pédérastes criminels, débauchés et maudits. Sur lui donc une triple malédiction de Dieu ainsi que celle des anges et de l’ensemble des gens. » Il n’y a donc ni prescription ni peine ni accord sur une conception unique, mais juste de l’invective qui ne traduit que la répulsion de son auteur. Pareille répugnance, justifiée par l’acception de pareil acte d’après la mentalité de l’époque, n’en fait pas un péché.

Le seul verset qui comporterait, selon certains, une allusion expresse à l’homosexualité, est le suivant :

 « Si deux d’entre vous commettent une action infâme, sévissez contre eux, à moins qu’ils ne se repentent et ne se corrigent. — Dieu revient sans cesse vers le pécheur repentant; il est miséricordieux. » (Les Femmes (4) 16)

Il n’est pas sans intérêt de signaler ici le désaccord régnant chez les exégètes (voir, par exemple, la référence majeure qu’est l’exégèse d’Ibn Kathir, 1/463). Mais limitons-nous au plus éminent glossateur du Coran, Tabari. Son interprétation du verset est bien arrêtée et sans la moindre ambiguïté. L’illustre savant dit ainsi : « Abou Jaafar dit : ‘La plus juste des interprétations dans l’explication de l’expression divine ‘Si deux d’entre vous commettent une action infâme’ se trouve dans le propos de qui dit qu’il s’agit ici des vierges non mariées s’ils commettent l’adultère, l’un étant un homme et l’autre une femme. En effet, si Dieu avait voulu spécifier la peine pour les adultères parmi les hommes, ainsi que cela était voulu dans son propos suivant ‘celles de vos femmes qui ont commis une action infâme’ au sujet de la peine visant les femmes adultères, il aurait dit : ‘Ceux d’entre vous qui commettent une action infâme, sévissez contre eux’, ou encore : ‘Celui d’entre vous qui la commet’, ainsi qu’il est dit dans le verset précédent ‘celles… qui ont commis une action infâme’, usant à leur égard du pluriel et non du duel, ne disant pas : ‘Les deux de vos femmes qui ont commis une action infâme’. C’est qu’ainsi font les Arabes dans le cadre de leurs expressions emportant la promesse ou la menace de quelque chose à faire ou à attendre : ils usent soit du pluriel soit du singulier, mais jamais du duel ; ils disent donc : ‘Ceux qui font ceci ont cela et celui qui fait cela a cela’; mais jamais : ‘Les deux qui font ceci ont cela’, sauf dans le cas où l’action est le fait de deux personnes différentes, comme l’adultère qui ne se constitue que par l’action d’un mâle et d’une femelle. Sur cette base, il a été dit que l’usage du duel implique l’agent ou sujet et le complément qui en dépend, précisant le sens et/ou l’action; car il n’a jamais été vu ni connu dans la langue arabe l’usage du duel avec le sens d’une action pouvant être individuellement et séparément réalisée ou dans laquelle les deux protagonistes ne sont pas impliqués tous deux. Cela permet de démontrer l’erreur de l’interprétation de l’expression ‘Si deux d’entre vous commettent une action infâme’ comme désignant deux hommes et la justesse de celle disant qu’il s’agit d’un homme et d’une femme. Aussi, sur cette base, il est évident qu’il ne s’agit pas ici de celles qui ont été évoquées par l’expression ‘celles… qui ont commis une action infâme’, car il s’agit de deux personnes dans un cas et d’une pluralité dans l’autre. Il en ressort que si l’enfermement était la peine prévue par les femmes mariées jusqu’à leur mort avant qu’il ne leur fût trouvé un moyen de salut, étant donné que la sévérité du châtiment est plus grande que le mauvais traitement infligé et qui n’est que de l’admonestation et des remontrances ou de l’insulte et de l’invective, ainsi que le salut qui leur fut offert en termes de lapidation est plus sévère que le salut offert aux vierges qui est la centaine de flagellations et l’exil d’une année. »

On lit la même chose chez Zamakhchari dans son exégèse تفسير الكشاف , chez Razi dans مفاتيح الغيب   ou التفسير الكبير , Baydhaoui dans أنوار التنزيل et Chaoukani dans فتح القدير . On trouve à peu près la même chose dans الجامع لأحكام القرآن de Kortobi.

Si maintenant nous admettions, à titre de supposition, la validité de la thèse d’attribution de ce verset à l’homosexualité, il serait assurément une preuve évidente de tolérance de l’islam en la matière puisqu’il ne prévoit, pour tout châtiment, que des sanctions légères et qui sont bien moins sévères que ce que les légistes ont habituellement prévu comme peine sanctionnant l’homosexualité. De plus, la sanction n’est autorisée qu’en l’absence de repentir !

Pour finir, il est inévitable de signaler que certains jurisconsultes ont interprété plusieurs versets selon leurs propres croyances ou à travers le regard que la société de leur temps portait sur la question. Ils y ont vu une allusion tacite à l’homosexualité, faisant ainsi cadrer la compréhension du verset avec leurs propres convictions. Contentons-nous ici d’un seul exemple en citant le verset suivant :

 « Ceux qui aiment que la turpitude se répande parmi les croyants subiront un châtiment douloureux en ce monde et dans la vie future. — Dieu sait et vous ne savez pas. » (La Lumière (24) : 19)

On pourrait de même citer le début du verset 33 de la sourate Al ‘Araf où d’aucuns voient une prohibition générale de toute turpitude, y compris l’homosexualité : « Dis : Mon Seigneur a seulement interdit : les turpitudes apparentes ou cachées, le péché et la violence injuste. »

Ce faisant, ils ne font pas attention à la liaison nécessaire qui s’y trouve entre cette turpitude et le péché et la violence injuste, outre l’association d’autres divinités à Dieu ou de dire contre Dieu ce que l’on ne sait pas, évoqués en fin de verset.

Il est évident que la turpitude évoquée ici a été assimilée à ce qui était connu et convenu par la société comme relevant des obscénités. Or, comme l’homosexualité était en ce temps rangée parmi les vilenies partout dans le monde, qu’il fût islamique, juif ou chrétien, il n’était pas surprenant d’avoir pareille liaison la faisant relever des turpitudes. Et c’est tout à fait logique du moment qu’on accepte le nécessaire progrès des mentalités avec l’évolution de la société.

Ce qui est surprenant, toutefois, c’est que les docteurs de la loi ne nient nullement l’étroitesse de leur science par rapport à l’immensité de la sagesse divine, puisque le vrai savant est celui qui prend conscience de son ignorance tant et autant qu’il apprend véritablement. Or, malgré cela, ils n’hésitent pas à émettre à l’aveugle des jugements voulus péremptoires et définitifs en une matière fort sensible où ils sont amenés immanquablement à mettre en péril la vie d’innocentes personnes ou à la compromettre pour le moins, alors qu’elles n’ont eu que le tort de ne pas suivre le mode de vie de la majorité et sa façon de voir les choses. Ce faisant, ils manquent de réaliser que la turpitude vraie aux yeux de Dieu, « clément et miséricordieux », est, d’abord et avant tout, la moindre manifestation d’aversion et la culture de la haine dans les cœurs.

La turpitude qu’on répand et que vise le verset cité ci-dessus n’est que le fait de semer de tels sentiments entre les gens. Quelle est donc la faute d’une jeune fille ou d’un jeune homme né avec le penchant vers son semblable en sexe selon la volonté de leur créateur et sans l’avoir choisi ? Ne pratiquent-ils pas leur sexualité du fait de ce conditionnement initial et naturel plutôt que sur un choix qu’ils n’ont point ? S’ils l’avaient vraiment, choisiraient-ils les problèmes et les risques de se distinguer du commun des mortels ? Et à supposer qu’ils fussent porteurs de cette tare comme d’une maladie, ainsi que le pensent d’aucuns, peut-on sanctionner le malade pour ce dont il n’est point responsable ?

L’appréhension telle qu’elle existe en pareil sujet est indubitablement une terrible façon de se fourvoyer dans le cadre d’une religion qui fut révolutionnaire dans le traitement de ce phénomène social. C’est ce qui fit des sociétés islamiques en leur âge d’or des modèles de liberté et de respect de la personne humaine ainsi que l’Occident peut l’incarner de nos jours. Or, il n’est nullement impossible de faire renaître pareille époque dorée, pour peu que l’on sache bien lire la religion islamique.

L’homosexualité dans la Tradition du Prophète

Assurément, nous n’inventons rien en disant que les dires du Prophète ont connu par mal de confusion et d’embrouillement au point d’amener les musulmans à entourer leurs sources d’un maximum d’enquêtes et d’informations pour en assurer l’authenticité tant dans le contenu que dans la chaîne des transmetteurs. Ce fut une véritable œuvre de titan qui a permis de distinguer la tradition en dits sûrs, bons ou faibles; chacun ayant ses spécifications, les deux premiers types étant à haut degré d’exactitude, absolue dans le dit sûr et d’un degré moindre dans le dit bon, sans que l’authenticité des deux ne soit en cause (il n’est pas inutile de rappeler ici le consensus des jurisconsultes sur l’existence d’un certain nombre de dires prophétiques n’emportant pas une totale adhésion de leur exactitude ; cela n’est pas pour étonner puisque les traditions considérées unanimement comme authentiques sont au nombre de 6.000 au maximum, alors que le nombre total des dires consignés est au minimum de 600.000).

Outre cette classification en types de la Tradition (ou Sunna), les premiers musulmans qui la réunirent en recueils veillèrent également à en distinguer six considérés comme les plus authentiques. Puis, parmi ces derniers, ils en discernèrent deux qu’ils estimèrent comme étant les plus authentiques de tous; ce sont les recueils authentiques de Boukhari et de Mouslem. Bien mieux, poussant au plus loin l’esprit scientifique d’enquête, ils caractérisèrent les hadiths qu’on retrouve dans ces deux Sahihs (authentiques) en les qualifiant comme faisant l’objet d’accord chez les deux grands compilateurs.

Par conséquent, les musulmans ont considéré comme faisant pratiquement partie du Coran révélé la tradition authentique qui figure parmi celles retenues par les deux grands compilateurs Boukhari et Mouslem, et se retrouvant simultanément dans les deux recueils ; nul doute ne peut donc la contester. Par contre, la tradition qui ne fait pas partie desdits recueils ne saurait prétendre au même statut, même si elle peut se retrouver dans l’un des autres recueils ou même dans tous les quatre ; sa valeur demeure irrémédiablement moindre.

Quelle est donc la valeur des dires rapportés du Prophète en matière d’homosexualité ? À n’en point douter, elle est bien éloignée du type catégorique des dires dont on a parlé, car toutes les traditions citées et se rapportant à notre sujet ne sont présentes ni dans Boukhari ni dans Mouslem.

Certes, on trouve certains dires chez l’un des six autres, mais leur authenticité reste sujette à caution même si l’on en dit qu’ils sont conformes dans leur recension aux conditions exigées par Mouslem et Boukhari. Cette tradition reste, malgré son intérêt, un degré plus bas en valeur que les traditions ayant fait le consensus des deux grands compilateurs.

Alors, se pose inévitablement la question suivante : comment se fait-il que ce qu’on a considéré comme la plus grave des turpitudes ne fasse pas l’objet d’au moins une seule des traditions présentes chez les deux plus grands compilateurs ou, pour le moins, dans l’un des deux recueils les plus authentiques ? Ne serait-ce pas la preuve de l’incohérence de l’argumentation de ceux qui prétendent l’existence d’une tradition prophétique en la matière ?

De plus, nous savons que la Sunna est en principe venue pour confirmer le Coran et l’expliciter et non pour le contredire; aussi est-il vraiment surprenant de ne pas trouver de tradition se rapportant à un sujet que le Coran n’a traité ni d’une manière explicite ni implicite, comme nous l’avons montré ? Pareillement, il n’est pas étrange de lire chez Ibn Qaym al-Jawziya, dans زاد المعاد : « Il n’est pas prouvé que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, ait décidé quoi que ce soit en matière d’homosexualité, car cela n’était pas connu chez les Arabes et il n’y a pas eu de cas à lui soumis, paix et salut de Dieu sur lui. »(Ibn Qaym al-Jawziya ajoute toutefois concernant le Prophète : « Mais il est prouvé qu’il a dit : ‘Vous tuerez l’acteur et le sujet’; et Abou Bakr, le véridique, que Dieu l’agrée, s’y est appuyé dans un jugement adressé à Khalid Ibn al-Walid après consultation des Compagnons. Parmi eux, Ali était le plus sévère sur la question. Toujours est-il qu’il y a eu consensus des Compagnons sur la mise à mort, même s’ils se sont divisés sur la manière d’une telle mise à mort. » ; nous verrons jusqu’à quel point est avéré ce dire du Prophète).

J’ai déjà spécifié que la Sunna ne fait que confirmer le Coran, en principe, car c’était sa fonction du temps de Prophète. Après sa mort, on a cependant vu les musulmans, par attachement à leur religion, aller jusqu’à attribuer au Prophète ce qu’il n’a jamais dit (même s’il aurait pu le faire), et ce au nom de l’intérêt immédiat de leur foi. Ce faisant, ils ont omis que nul intérêt n’était à attendre pour la religion de la versatilité de la nature humaine et des réactions humaines aux choses de la vie que Dieu a gérées au mieux dans sa sagesse éternelle. De la sorte, on a eu affaire à des jurisconsultes qui inversent l’ordre de préséance, n’hésitant pas à placer la Sunna au-dessus du Coran, bien qu’ils n’ignorassent pas ce qu’elle comportait de dires non authentifiés. Ainsi l’imam Awza’i a-t-il soutenu que « la Sunna est juge du Livre et non le Livre juge de la Sunna » (rapporté par Siyoutu dans مفتاح الجنة في الاعتصام بالسنة).

Passons en revue les principaux dires du Prophète que citent ceux qui prétendent que l’homosexualité est prohibée en islam afin de préciser qu’il n’existe, parmi cette Tradition ainsi inventoriée, aucun hadith possédant la caractéristique de la parfaite authenticité :

­­— Un hadith cité par Hakim, d’après Bourayda, que Dieu l’agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Jamais un peuple n’a violé la promesse qu’il s’est entre-tué aussitôt; dès que la turpitude s’est déclarée dans un peuple, Dieu le mit à mort; tant qu’un peuple s’est abstenu de l’aumône légale, Dieu le priva de pluie. »

— Un hadith cité par Ibn Maja, d’après Ibn Omar, que Dieu l’agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Jamais la turpitude n’apparaît dans un peuple qu’aussitôt il en est maudit; la peste se répandant parmi eux ainsi que les malheurs inconnus de leurs ancêtres connus. »

— Un hadith cité par Albani, d’après Ibn Abbès, que Dieu les agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Maudit est celui qui s’adonne à la pratique du peuple de Loth. »

— Un hadith cité par Tirmidhi, d’après Ibn Abbès, que Dieu les agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Quiconque vous découvrez s’adonnant à la pratique du peuple de Loth, vous tuerez l’acteur et le sujet, qu’ils soient mariés ou non. »

— Un hadith authentifié par Albani, d’après Ibn Abbès, que Dieu les agrée, le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Quiconque vous découvrez s’adonnant à la pratique du peuple de Loth, vous tuerez l’acteur et le sujet. »

— Un hadith cité par Tirmidhi et Ibn Maja et authentifié par Albani, d’après Jabir, que Dieu l’agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Assurément, ce que je crains le plus pour mon peuple est la pratique du peuple de Loth. »

— Un hadith cité par Ahmed et Ibn Maja et authentifié par Albani, d’après Ibn Abbès, que Dieu les agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Maudit qui insulte son père; maudit qui insulte sa mère; maudit qui égorge un animal sans citer le nom de Dieu dessus; maudit qui modifie les jalons de la route; malheur à qui aveugle encore plus l’aveugle; malheur à qui copule avec une bête; malheur à qui s’adonne à la pratique du peuple de Loth. »

— Un hadith cité par Tirmidhi, Abou Daoud et Ibn Maja, authentifié par Albani, d’après Ibn Abbès, que Dieu les agrée, que le Prophète, paix et salut de Dieu sur lui, a dit : « Quiconque vous découvrez s’adonnant à la pratique du peuple de Loth, vous tuerez l’acteur et le sujet. »

Ainsi que nous le voyons, bien que l’homosexualité soit considérée comme une faute grave, un péché capital parmi les péchés mortels proscrits par Dieu, nous ne trouvons aucun hadith du Prophète parmi ceux qui ont fait consensus chez les deux grandes références en la matière: on n’en trouve même pas dans l’une seule des deux recensions les plus authentiques. Si pareille absence pouvait ne pas prêter à conséquence en un temps où toute l’humanité, quelle que fût sa religion ou ses affinités, estimait que l’homosexualité était une turpitude, il ne peut en aller de même aujourd’hui au nom des principes mêmes de la religion qui appelle à l’honnêteté et à la justice. Les choses ont évolué depuis ce temps-là, surtout sur le plan de la science, amenant à une compréhension plus juste de ce phénomène, le sortant du strict cadre moral hérité du passé.

Désormais, on ne peut plus réduire l’homosexualité à une simple opération de satisfaction d’un besoin sexuel ni à une régression du pur instinct naturel chez l’homme tel que l’aurait créé Dieu ; car, justement, c’est bien ainsi qu’il a fait certaines de ses créatures. Aussi, contrarier leur nature telle qu’elle est en eux sans leur volonté, juste du fait de celle de Dieu, c’est violer les lois et les prescriptions divines en inventant l’illicite là où il ne peut point exister. Dans le même temps, c’est se révolter contre le créateur suprême par la contestation de ce qu’il a voulu chez certaines de ses créatures et la contravention de ses interdits en agressant en son nom des innocents.

Disons un mot, pour conclure cette première partie, sur la mise en cause de la pratique du peuple de Loth, lui valant un châtiment que Dieu ne fit subir à aucun peuple avant celui-là.

Cela ne saurait concerner que ceux qui profiteraient de la nature qui est en eux pour en abuser ; comme d’en faire le moyen de s’adonner au sexe inconsidérément, follement, sans la moindre retenue et sans respect de la liberté d’autrui et de sa sensibilité.

Or, un tel comportement n’est pas spécifique à l’homosexualité, puisqu’il s’étend à toute pratique sexuelle, quel que soit son type, s’étendant aussi et bien évidemment à l’hétérosexualité, le plus répandu.

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فصل الكلام في المثلية عند العرب والأمازيغ وحلّيتها في الإسلام (1|2)
بقلم فرحات عثمان

يُعاب اليوم على الجمعيات وحركات المجتمع المدني في البلاد العربية الأمازيغية والإسلامية تكريسها اللاشعوري لفكر غربي يريد تقنين الجنس على أنماط غريبة عن مجتمعاتها. وطبعا هذا لا ينقص لا من مشروعية نضالها الداعي لاحترام الحريات الشخصية ولا من حقية مطالبتها، الصحيحة دينا وقيما، بإبطال القوانين الجائرة التي تدين المثلية.
فلا شك أن الدعوى إلى حلية المثلية فيها الكثير من الوجاهة التي نبينها هنا بعد أن دللنا عليها في كتب ثلاثة صدرت بعد بالمغرب وفرنسا نذكرها في ما يلي. إلا أننا نسارع بالملاحظة أن مثل هذا الطرح في حقية دعوى إبطال القوانين الجائرة التي تجرم المثلية باسم الإسلام وهو براء من مثل هذه التهمة لا ينقض رأي من يرى أن مفهوم المثلية أي كلمة homosexualité مفهوم غربي ليس له ما يقابله في الثقافة العربية كما نبينه، إذ الجنس بها لا يعرف التقسيم والتفريع، لذا اقترحنا ما يقابل المماثلة، وهو أصح عربيا من المثلية، أي homosensualité .
ونحن نقول هذا في نفس الوقت الذي ندلل فيه على أن قوانيننا الحالية مخالفة لا لحقوق الإنسان فحسب، بل وأيضا وخاصة حقوق المسلم كما بينها دين القيمة، إضافة للطبيعة البشرية التي جاء الدين الإسلامي متناغما معها، بما أنه دين الفطرة.
هذا ما نسوقه في هذه المقالة التي هي الكلام الفصل في المثلية مع بيان أن رفع تجريمها هو العدل. فلقد فحش الظلم في هذا الموضوع الذي تعرضت له بالتفصيل في الكتاب الذي صدر لي بالدار البيضاء حيث بينت أن الفحش ليس في المثلية، أو المماثلة، إنما الفحش كل الفحش في نعت مثل هذا الجنس بالفاحش، إذ أنه إذا كان شاذا، فليس هو إلا من فطرة الله في خلقه (راجع كتابي في الموضوع الصادر عن دار أفريقيا الشرق بالدار البيضاء في نطاق سلسلة : في تجديد العروة الوثقى : حقيقة اللواط في الإسلام، 2013. وقد صدر أيضا عند نفس الناشر بالفرنسية في 2014 تحت عنوان L’homosexualité en islam. وقد صدر أخيرا في نطاق ثلاثية كتاب ثالث في الموضوع بفرنسا : Ces tabous qui défigurent l’islam; Tome 3 : L’apostasie et l’homosexualité, L’Harmattan, 2015).
لقد حان الوقت إذن إلى أن يتفطن المسلم أن المثلية أو المماثلة مما يعترف بها الإسلام ولا يمنعها قط لأنها من الطبيعة البشرية وإن شذت، والإسلام دين الفطرة ولا محالة؛ أما من يعتبر مثل هذا الجنس الطبيعي عند البعض من الناس فاحشة فليس هو بمن يأخذ حقا بتعاليم الإسلام، لأنه إذ يفعل ذلك لا يفعله إلا أخذا بالإسرائيليات التي تغلغت في ديننا إلى حد تشويهه.
1
في الشذوذ وماهيته
الشذوذ هو الخروج عن القاعدة. وليست القاعدة بالضرورة هي الحق. فهي تختلف حسب تطور العقل البشري واتساع آفاق علمه. فكم من قاعدة كانت أساسا للفكر أو عمادا للأخلاق ثم انهارت واندثرت وحلت محلها قاعدة أخرى أصح وأقرب للنمو البشري، وهو ولا شك في اطراد دائم.
أما الشذوذ الجنسي، بما فيه من لواط أو مساحقة، فهو مخالفة القاعدة، أي الخروج عما هو شائع ومتعارف عليه، وليس معنى ذلك أن الشائع والمتعارف عليه هو التصرف الجنسي الطبيعي. فنحن نرى في الطبيعة تصرفات مختلفة، ليس فيها ما درج البشر على اعتباره قاعدة جنسية أو فطرة إنسانية (بل القاعدة في الطبيعة التي يقرها العلم اليوم هي المماثلة الجنسية، فالجنس واحد، لا فرق فيه بين الذكر والأنثى).
هذا هو الخطأ السائد عند المتزمّتين من المسلمين وغيرهم من الآخذين بفكرة أن اللواط غير طبيعي ويخالف الفطرة البشرية. فالأصح هنا القول بأنه فطرة البعض من الناس تخالف فطرة جل الناس. فهما إذا فطرتان ولا داعي لإعلان الحرب بينهما، لأن الإسلام يحترم الإنسان في فطرته، فكما خلقه الله، له الحق في أن يعيش ويُحترم بفطرته.
(أ)
الشذوذ في الإسلام
ما يجب معرفته هو أن ما يسمّى بحدود الله في موضوع اللواط هي تلك الحدود العامة كما فهمها المفسرون فخصصت. فلا حكم ولا حد في القرآن ولا في السنة بصريح العبارة في موضوع اللواط. وليتمعّن من يدّعي خلاف ذلك في آيات القرآن وأحاديث السنة الثابتة ثبوتا لا شك فيه، فسيرى أن لا حكم في ذلك ولا منع ولا تجريم. وحتى نتبين هذا، لنعد إلى الصحيحين الذين اتفق المسلمون على صحة ما فيهما من أحاديث، أي صحيح البخاري وصحيح مسلم، وليأتوننا بحديث واحد في اللواط!
نعم، هناك من يفتري على الرسول ما لم يقل أو يفعل، وكانت تلك عادة معروفة ومحبّذة طالما كانت من أجل العمل الحسن والأخلاق الحميدة. وبما أن اللواط، بتأثير الإسرائيليات في ديننا، أصبح من الخبائث وأكبر الفواحش كما هو في الدين اليهودي والمسيحي، لم يتردد المحدّثون في اختراع الأحاديث ونسبتها للرسول الأكرم؛ وكان ذلك من زاوية النصرة لدين الإسلام.
إلا أن هؤلاء المجتهدين، أو بالأحرى من جاء بعدهم فأخذ عنهم، فاتهم أن الإسلام دين ودنيا وأن نظرته للأمور البشرية نظرة متفهمة وقابلة للتطور لكونها تتنزل من باب الحقيقة الأزلية. لذا، فالإسلام لم يصدر الحكم النهائي في جانب من الجنس كان يعدّ من الأمور العادية عند العرب، شأنهم في ذلك شأن من سبقهم من الإغريق مثلا. وما كان له أن يتجاوز وصف اللواط بما عُرف عنه في الدينين الذين سبقاه دون تصنيفه في خانة ما حد فيه الحدود وأصدر فيه الأحكام.
في ذلك، كانت نظرة الإسلام للواط نظرة عصرية قبل أوانها، إذ جاءت ملائمة لروح العصر في تجلّيها بوصفها كما كان الرأي الديني السائد يراها، وجاءت أيضا ذات نزعة علمية في انعدام إصدار حكم نافذ مقرّر لها.
(ب)
الشذوذ عند العلم

واضح هنا أن نظرتي إلى العلم، وكما ألمحت إليه سالفا، ليست تلك النظرة التي عهدناها والتي فرضتها فترة الحداثة الغربية التي ولت وانقضت. إن العلم في هذا الزمن الذي نعيشه، زمن ما بعد الحداثة، لم يعد هذه الحقيقة الإلاهية في قالب بشري، أي هي ليست كما كانت تبدو للبعض وأصبحت عند البعض الآخر عقَدية وقطعية؛ فالحقيقة العلمية دوما مؤقتة، وهي أساسا نسبية، صالحة ومجدية طالما لم يأت ما يخالفها في جدّيتها (ذلك ما يسمّيه باشلار Bachelard الحادث الجدلي Le fait polémique).
المهم اليوم هو التنصيص أن علم الإنسانيات والمجتمعات في موضوع الجنس بات لا يجزّ بالغريزة المثلية أو جنس المماثلة (أي اللواط والسحاق) في خانة المرض أو الشذوذ الأخلاقي، بل يراه _ ويدلل على ذلك بما فيه الكفاية _ من الأمور الطبيعية، لا في الجنس البشري فحسب، بل في المخلوقات عامة.
لذا، من العقل والحكمة الأخذ بما يقوله العلم اليوم حتى وإن كانت قناعتنا لا ترتضيه، والعمل من باب النزاهة والأخلاق الحميدة على عدم ظلم من نزعت بهم أمزجتهم وطبائعهم إلى هذا النوع من الجنس حتى لا يكون حكمنا القاسي من الظلم والبغي لهم؛ وذلك لعمري من أشد الفواحش في الإسلام الحق، الذي هو أساسا سلام!
أما إن ظهر علم ما يخالف ذلك، فبالإمكان عندها العودة إلى ما كنا نرى ونعتقد باسم العلم وباسم الدين معا دون أن نكون ظلمنا وحكمنا بالظن، وهو من أوكد الممنوعات في الدين، وذلك حتى في ما هو أعظم من الجنس، أي القتل المتعمد، إذ لا قصاص إلا إذا تبيّنت الأدلة على ذنب لا لبس فيه؛ أما إذا التبست الأمور، فالدين يقتضي غض النظر.
(ج)
الشذوذ عندنا اليوم

أين إذن المسلم الحق العارف بدينه لتبيين ما التبس من الأمور على أهل الإسلام فقلبوا أخلاقه رأسا على عقب وجعلو إسلامنا العلمي إسلام الجهل والكراهية؟ وهذا ما أدى إلى هذا الخلف المسمى داعش !
لذا أقول : إذا ثبتت الغريزة في الإسلام، ثبت وجوب احترام تداعياتها وملتزماتها، لأن الله خلقها في الإنسان، وعدم ترك المجال لعملها وعرقلة تجلّيها في حياته اليومية هي بمثابة محاولة مسخ السجية البشرية، وذلك ولا شك من المحرمات.
فكما يحرّم الشرع الانتحار مثلا، يحرّم كل ما هو بمثابة إزهاق لمقومات الطبيعة البشرية. خذ لك في ذلك مثل ختان البنات، فهو محرم شرعا رغم وجوده في بعض المجتمعات بتعلة الدين، وتلك من الترهات التي فرضتها في الحقيقة طبيعة تلك المجتمعات ذات العصبية للذكور ضد الإناث.
إن الدين لا يقر بتاتا قمع الغرائز إلا بطريقة وحيدة هي الطريقة السلمية الحضارية التي تعتمد على الرغبة ومجاهدة النفس، وذلك هو الجهاد الأكبر قي الإسلام، أي جهاد النفس للتغلب على نوازعها. ولا بد من التنبيه هنا إلى أن هذه الصفة الجهادية للنفس تفرض قابلية النجاح والفشل في مثل هذا الصراع الكبار. وليس النجاح أو الفشل هو المهم في الإسلام، بل الاجتهاد كل الاجتهاد؛ فإذا كان الفشل هو نتيجة الاجتهاد فتغلبت الغرائز على صاحبها، لا لوم عليه رغم ذلك، ما دام يقاوم ويجتهد، لأنه قاومها وفشل. بل الأجر له مضمن على ذلك، وهذا ما يؤكده الشرع، وهو من العلمية بمكان، إذ أنه ثابت علميا أن النجاح الأعظم إنهما يتأتي من تكرر المحاولات الفاشلة؛ وهذا ما تبيّنه أيضا التجارب في جميع الميادين.
العبرة في ديننا ليست بالصفة التي نعيش بها غرائزنا، بل هي في النية التي تحدونا إلى التصرف فيها. ولا شك أن النية الحسنى تتأتي أحيانا مع طول الزمن، فلا يخدعنك انغماس البعض في الملذات وإطلاق العنان لشهواتهم، إذ لا تمانع البتة في أن يثوبوا يوما إلى رشدهم. فبعد أن يستنفذ الإنسان كل ما تعطيه غرائزه من ملذات زائفة يكتشف حقيقة الأمور ويعود إلى ربّه صافي السريرة نقي التصرفات؛ فيجده مرحبا، عطوفا، حنونا، غافرا للذنوب، كل الذنوب، إن شاء وأراد.
ولا شك أن من مثل هذا المتعبّد في الإسلام الحق لهو أفضل من ذلك المتحنّث الذي لا يعرف من دينه إلا حركات وسكنات تعلّمها فرددها دون إحكام عقل أو مجاهدة نفس؛ فالله يحب من خلقه المجاهدين التوابين المخلصين في إيمانهم. وهل أفضل صدقا وإخلاصا في إيمانه من كافر هداه الله إلى محجة الطريق؟ إن الله يهدي من يشاء.
2
المسألة الجنسية وتجلياتها

لا يخفى على أحد لما لمسألة الجنس من حساسية في المجتمعات البشرية دون تمييز، إلا أن هذه الطبيعة الخاصة تختلف حسب المجتمعات، فهي في بعضها، رغم حساسيتها أو لأجلها، لا تصطبغ بأي طابع أخلاقي أو خصوصية دينية، بينما نراها في المجتمعات التي ظهرت فيها الأديان، خاصة التوحيدية منها، تتلون بأشكال خاصة تقننها وتحد من طريقة تعاطيها إذ تجعل من الجنس قضية أخلاقية بحتة.
في هذا الصدد، لا بد من الملاحظة أن نظرة الإسلام الأصلية للجنس تختلف أساسا عن نظرة اليهودية والمسيحية له، أي أنه ثمرة الخطيئة؛ لذا، يتعين التستر فيه والتعيّب منه، فإظهار اللذة مسموح به في الإسلام، إذ لا قيد فيه للمتعة وبالمتعة الحلال.
(أ)
اللواط في اليهودية والمسيحية
إننا في تنظيرنا لانعدام تحريم اللواط (وباللواط، نحن نشير إلى كل علاقة جنسية تختلف عن العلاقة المعهودة بين ذكر وأنثى؛ لذا، فبهذه الكلمة نعني أيضا السحاق أو المساحقة) في الإسلام ننطلق من الحقيقة المقررة الآتية، وهي أن تحريم اللواط في الإسلام من الإسرائيليات التي أثرت بشكل ملحوظ في تعاطي المسلمين مع دينهم فخصصت من بعض مبادئه وحرّمت ما لم يحرمه الشرع الإسلامي. ومن ذلك المسألة التي نحن بصددها.
فلا يخفى على أحد أن اللواط محرم بصريح العبارة في الكتاب المقدس بعهديه، ولقد انبنت الأخلاق طويلا ببلاد الغرب اليهودي والمسيحي على مثل هذا التحريم، فكان اللواط من أنكر الرذائل وأبغض الفواحش، تماما كما يراه اليوم هؤلاء الذين يفتخرون بصفتهم السلفية، وما سلفهم في ذلك إلا عادات وتقاليد هي غريبة عن الإسلام.
فلنقرأ ما جاء من بعض الأحكام الصريحة في الموضوع في الديانتين اليهودية والمسيحية :
١ – في العهد القديم :
_ «وَلاَ تُضَاجِعْ ذَكَراً مُضَاجَعَةَ امْرَأَةٍ. إِنَّهُ رِجْسٌ. * وَلاَ تَجْعَلْ مَعَ بَهِيمَةٍ مَضْجَعَكَ فَتَتَنَجَّسَ بِهَا. وَلاَ تَقِفِ امْرَأَةٌ أَمَامَ بَهِيمَةٍ لِنِزَائِهَا. إِنَّهُ فَاحِشَةٌ. * بِكُلِّ هَذِهِ لاَ تَتَنَجَّسُوا لأَنَّهُ بِكُلِّ هَذِهِ قَدْ تَنَجَّسَ الشُّعُوبُ الَّذِينَ أَنَا طَارِدُهُمْ مِنْ أَمَامِكُمْ * فَتَنَجَّسَتِ الأَرْضُ. فَأَجْتَزِي ذَنْبَهَا مِنْهَا فَتَقْذِفُ الأَرْضُ سُكَّانَهَا. * لَكِنْ تَحْفَظُونَ أَنْتُمْ فَرَائِضِي وَأَحْكَامِي وَلاَ تَعْمَلُونَ شَيْئاً مِنْ جَمِيعِ هَذِهِ الرَّجَاسَاتِ لاَ الْوَطَنِيُّ وَلاَ الْغَرِيبُ النَّازِلُ فِي وَسَطِكُمْ *(لأَنَّ جَمِيعَ هَذِهِ الرَّجَاسَاتِ قَدْ عَمِلَهَا أَهْلُ الأَرْضِ الَّذِينَ قَبْلَكُمْ فَتَنَجَّسَتِ الأَرْضُ). * فَلاَ تَقْذِفُكُمُ الأَرْضُ بِتَنْجِيسِكُمْ إِيَّاهَا كَمَا قَذَفَتِ الشُّعُوبَ الَّتِي قَبْلَكُمْ.» (اللاويون 16 : 22-28).
_ « وَإِذَا اضْطَجَعَ رَجُلٌ مَعَ ذَكَرٍ اضْطِجَاعَ امْرَأَةٍ، فَقَدْ فَعَلاَ كِلاَهُمَا رِجْسًا. إِنَّهُمَا يُقْتَلاَنِ. دَمُهُمَا عَلَيْهِمَا.» (اللاويون 20 : 13).
٢ – في العهد الجديد :
_ « أَمْ لَسْتُمْ تَعْلَمُونَ أَنَّ الظَّالِمِينَ لاَ يَرِثُونَ مَلَكُوتَ اللهِ؟ لاَ تَضِلُّوا! لاَ زُنَاةٌ وَلاَ عَبَدَةُ أَوْثَانٍ وَلاَ فَاسِقُونَ وَلاَ مَأْبُونُونَ وَلاَ مُضَاجِعُو ذُكُورٍ * وَلاَ سَارِقُونَ وَلاَ طَمَّاعُونَ وَلاَ سِكِّيرُونَ وَلاَ شَتَّامُونَ وَلاَ خَاطِفُونَ يَرِثُونَ مَلَكُوتَ اللهِ » (كورنتثوس الأولى 6 : 9-10).
_ «الَّذِينَ اسْتَبْدَلُوا حَقَّ اللهِ بِالْكَذِبِ وَاتَّقَوْا وَعَبَدُوا الْمَخْلُوقَ دُونَ الْخَالِقِ الَّذِي هُوَ مُبَارَكٌ إِلَى الأَبَدِ. آمِينَ. * لِذَلِكَ أَسْلَمَهُمُ اللهُ إِلَى أَهْوَاءِ الْهَوَانِ لأَنَّ إِنَاثَهُمُ اسْتَبْدَلْنَ الاِسْتِعْمَالَ الطَّبِيعِيَّ بِالَّذِي عَلَى خِلاَفِ الطَّبِيعَةِ * وَكَذَلِكَ الذُّكُورُ أَيْضاً تَارِكِينَ اسْتِعْمَالَ الأُنْثَى الطَّبِيعِيَّ اشْتَعَلُوا بِشَهْوَتِهِمْ بَعْضِهِمْ لِبَعْضٍ فَاعِلِينَ الْفَحْشَاءَ ذُكُوراً بِذُكُورٍ وَنَائِلِينَ فِي أَنْفُسِهِمْ جَزَاءَ ضَلاَلِهِمِ الْمُحِقَّ. * وَكَمَا لَمْ يَسْتَحْسِنُوا أَنْ يُبْقُوا اللهَ فِي مَعْرِفَتِهِمْ أَسْلَمَهُمُ اللهُ إِلَى ذِهْنٍ مَرْفُوضٍ لِيَفْعَلُوا مَا لاَ يَلِيقُ. * مَمْلُوئِينَ مِنْ كُلِّ إِثْمٍ وَزِناً وَشَرٍّ وَطَمَعٍ وَخُبْثٍ مَشْحُونِينَ حَسَداً وَقَتْلاً وَخِصَاماً وَمَكْراً وَسُوءاً * نَمَّامِينَ مُفْتَرِينَ مُبْغِضِينَ لِلَّهِ ثَالِبِينَ مُتَعَظِّمِينَ مُدَّعِينَ مُبْتَدِعِينَ شُرُوراً غَيْرَ طَائِعِينَ لِلْوَالِدَيْنِ * بِلاَ فَهْمٍ وَلاَ عَهْدٍ وَلاَ حُنُوٍّ وَلاَ رِضىً وَلاَ رَحْمَةٍ. * الَّذِينَ إِذْ عَرَفُوا حُكْمَ اللهِ أَنَّ الَّذِينَ يَعْمَلُونَ مِثْلَ هَذِهِ يَسْتَوْجِبُونَ الْمَوْتَ لاَ يَفْعَلُونَهَا فَقَطْ بَلْ أَيْضاً يُسَرُّونَ بِالَّذِينَ يَعْمَلُونَ!» ( رومية 1 : 25 – 32).
_ «وَلَكِنَّنَا نَعْلَمُ أَنَّ النَّامُوسَ صَالِحٌ، إِنْ كَانَ أَحَدٌ يَسْتَعْمِلُهُ نَامُوسِيّاً. * عَالِماً هَذَا : أَنَّ النَّامُوسَ لَمْ يُوضَعْ لِلْبَارِّ، بَلْ لِلأَثَمَةِ وَالْمُتَمَرِّدِينَ، لِلْفُجَّارِ وَالْخُطَاةِ، لِلدَّنِسِينَ وَالْمُسْتَبِيحِينَ، لِقَاتِلِي الآبَاءِ وَقَاتِلِي الأُمَّهَاتِ، لِقَاتِلِي النَّاسِ، * لِلزُّنَاةِ، لِمُضَاجِعِي الذُّكُورِ، لِسَارِقِي النَّاسِ، لِلْكَذَّابِينَ، لِلْحَانِثِينَ، وَإِنْ كَانَ شَيْءٌ آخَرُ يُقَاوِمُ التَّعْلِيمَ الصَّحِيحَ» (تيموثاوس الأولى 1 : 8 – 10).
(ب)
المثلية في المفهوم الإنساني والإجتماعي
هكذا إذن يعتبر الدين اليهودي والدين المسيحي الشذوذ الجنسي من الكبائر فيحرّمه بصريح العبارة. وطبعا، يعتقد البعض اليوم عندم يرى ما آل الأمر إليه من تفسّخ أخلاقي أحيانا في الغرب أن ذلك مأتاه انعدام التحريم الديني له، وهذا من أكبر الأخطاء، إذ الموضوع الذي نحن بصدده كان يُعتبر في الغرب، ولا يزال عند متزمّتي اليهود والنصارى (أي ما يُمكن أن يعد بسلفيّيهم)، من أفضع الفواحش من الزاوية الدينية البحتة (من الطريف الإشارة إلى ما يرويه الشيخ رفاعة رافع الطهطاوي في معرض حديثه عن العاداث الفرنسية في «تخليص الإبريز في تلخيص باريز» عن عادة الفرنسيين، الذين كانوا يمتعظون من الأشعار العربية التي تتغني بالمذكر، في تأنيث المذكّر عند ترجمتها رفقا بمشاعر مواطنينهم مما كانت تبدو لهم من الفواحش. ولا داعى لذكر ما كانت حكايات ألف ليلة وليلة تمثله في المتخيل الغربي من الدلالة الفصوى على الشبقية العربية. ونحن نجد آثارا لذلك مثلا في ما يرويه عن طفولته الكاتب الفرنسي مارسال بروست في كتابه «البحث عن الزمن الضائع». وطبعا، ومنذ ظهور الإسلام، عاب الكثير من أعدائه ما اعتبروا في هذا الدين الثوري وفي نبيه الأكرم من حسية وشبقية مفرطة. فلتعد لها!).
فهذه البلدان الغربية التي تعترف الآن بحقوق الممثالين أو المثليين وتسنّ التشريعات المتحررة التي تصل في ذلك إلى الزواج هي نفسها التي كانت حتى الأمس القريب تضطهد هؤلاء الشاذين عن القاعدة وتعتبر الشذوذ الجنسي مرضاً نفسياً وظاهرة اجتماعية خطيرة يجب محاربتها والقضاء عليها (لعله من المفيد التذكير بأن المنظمة العالمية للصحّة لم تحذف المماثلة أو المثلية الجنسية من قائمة الأمراض العقليّة إلا في غرة جانفي 1993. ولم يأت ذلك إلا بعد أن اضطرت الجمعيات الأمريكية الناشطة في هذا الحقل على حمل منظمة التحليل النفسي الأمريكية على فعل ذلك سنة 1973. ومن المفيد الإشارة أيضا إلى أن المماثلين وقعت معاملتهم كاليهود من طرف النازية، إذ اضطُهدوا على نفس الشاكلة خلال سنوات 1933-1945 ووقع ترحيلهم إلى معسكرات الاعتقال النازية وإبادتهم. وكما استُعمل النجم الأصفر بالنسبة لليهود، كان يُشار إليهم بالمثلث الوردي).
ولا يجب أن ننسى هنا أنه، بينما كان الغرب في ذلك الزمان الحالك تحت وطأة الأخلاق اليهودية والمسيحية يضطهد الأبرياء من الشاذين لرميهم بالفاحشة (كما يريد إحياء ذلك سلفية اليوم ببلادنا)، كان الإسلام أرحم بهم فدونت الآداب لنا أفضل ما قيل في هذا الباب.
(ج)
الشذوذ في العادات العربية والمغربية
إن المتفرّس في عاداتنا العربية وتقاليدنا المغربية ليراهما من التميّز بمكان في سماحتهما وتسامحهما في أمور الدنيا والدين، حتى إذا اقتضى الحال بهما إلى مخالفة ما بدا من الأمور الشرعية التي لا مجال للتفرد فيها برأي أو طرافة.
١ – الشذوذ عند العرب :
إن العربي، في تعلقه الشديد بحرية الأخذ من كل شيء بطرف، لا يستحي من الجنس، كل أنواع الجنس، أو حتى من العري، وقد كان الحج مثلا يتم و بعض الناس، بما فيهم النساء عراة. وقد تواصل الأمر على حاله سنة في عهد الرسول بعد فتح مكة (كانت العرب تطوف بالبيت في الحج عراة، إلا الحمس من قريش، كما ذكّر بذلك البخاري ومسلم).
ولا حياء في الدين، فقد فصّل الإسلام من المسائل التي لا تتعرض لها عادة الأديان، لأن الإسلام دين ودنيا. والجنس من الدنيا بما فيها من مواصفاته المختلفة؛ بينما نرفض نحن ذلك اليوم، فنجعل عندها ديننا مجرد دين، تماما كاليهودية والمسيحية (لعل من أشهر الكتب الجريئة في الموضوع كتاب الشيخ النفزاوي : الروض العاطر في نزهة الخاطر. ويمكن الإشارة أيضا إلى المصنف المنسوب الى السيوطي وعبد الرحمن بن نصر الشيرازي : الايضاح في علم النكاح).
إن المُمَاثَلة (أو ما يدعى باللواط) كانت موجودة عند الإغريق، وهذا هو الذي يسمّى بالحب الإغريقي. ولقد كان هناك من التواصل بين العادات العربية والإغريقية ما جعل العرب المسلمين، خاصة بعد اكتشافهم للفكر الإغريقي عند فترة التدوين، يتعلقون به لما له من شديد المشابهة لفكرهم وفلسفة عيشهم.
فقد كان اللواط منتشرا عند العرب ولم تكن صورته كما هي في ذهننا اليوم، أي كما حددتها الأخلاق اليهودية والمسيحية، إذ جعلت إطارا لتنميط الإنسان من خلال رغبته الجنسية وتصنيف الرجال حسب ميولاتهم الجنسية، فما كانت اللذة الجنسية عند العربي تقتضي التقيّد بجنس أو حد.
ورغم المحاولات الجريئة لصد مثل هذا التزمت من طرف العديد من أصحاب الرأي والأدب (ومن أشهر من يذكر منهم النحوي والعالم اللغوي أبا عبيدة معمر بن المثنى البصري صاحب مجاز القرآن، وهو من أهم تفاسير القرآن من التيار اللغوي. وقد أُنشد له : صلى الله على لوط وشيعته/ أبا عبيدة قل بالله: آمينا // لأنت عندي بلا شك زعيمهم/ منذ احتلمت ومذ جاوزت ستينا)، لا من الشعراء فقط (وعلى رأسهم طبعا أبا نواس، ولكن نجد الكثير مثله تغنوا بالمرد من الفتيان دون أن يكونوا ضرورة من اللواطيين، إذ غدت اللواطة في فترة من التاريخ الإسلامي كالموضة اليوم، مما كان يسمّى بالظرف)، بل وحتى العديد من كبار رجال الدين (مثال ذلك قاضي القضاة في عصر المأمون الفقيه أبو محمد يحيى بن أكثم التميمي المشهور باللواط حسب ما ورد عن الذهبي في سير أعلام النبلاء والثعالبي في الكناية والتعرض أو النهاية في فن الكتابة. وقي ذلك يُروى لأبي نواس : أنا الماجن اللوطي ديني واحد/ وإني في كسب المعاصي لراغب // أدين بدين الشيخ يحي بن اكثم/ واني لمن يهوى الزنى لمجانب. ولا غرابة في ذلك عندما نقرأ في البداية والنهاية لابن كثير امتعاضه من أن أغلبية وجهاء زمانه كانوا لا يتوانون عن ممارسة اللواط بما فيهم الملوك والأمراء والتجار والعلماء والفقهاء والقضاة بالإضافة إلى الأدباء والعامة.ونحن نجد الشيء نفسه عند المقريزي الذي يروي أن شدة انتشار اللواط كانت تحمل الجواري على التشبه بالغلمان.)، وقد رأينا بعضهم ينشد حبه المماثل (فالقاضي يحي بن أكثم لم يكن يتخفى أو يعرّض، بل كان يصرّح بأنه لا مانع في حب من جعلهم لله لأوليائه، ذاكرا بذلك غلمان الجنة. وسنخصص الفرع ه (مسألة غلمان وولدان الجنة) من الفقرة الثالثة الموالية لهذا الموضوع)، تغلغلت تلك العقلية الغريبة عن العادات العربية في المجتمعات الإسلامية وتغلّبت على التسامح المبدئي للإسلام في الموضوع. ولعل ذلك هو الذي فتح الباب أمام قاعدة أصبحت من أهم القواعد المتعارف عليها في المجتمعات العربية الإسلامية، وهي إلى اليوم سارية المفعول، ألا وهي قاعدة التورية: تستّر وافعل ما شئت!
ولم يكن هذا خاصا بفترة معينة، فلانعدام النص القرآني الصريح، لم تكن هناك مسائل في اللواط ولا قضايا، خاصة وأن الأمر كان يتم عموما مع التستر، إلا ما سيكون في بعض العصور المترفة من تاريخنا العربي كزمن الفقيه الجليل ابن حزم الأندلسي (وكتابه طوق الحمامة في الألفة والألاف يبقى من أفصح الكتب في موضوع الحب على جميع أصنافه دون تورية) أو العصر العباسي خاصة الذي يمثل ذروة الحضارة الإسلامية؛ فكان الحال كما نراه اليوم في الغرب، إذ أصبح فيه اللواط مما يُفتخر به وغدا الغلمان جزءا هاما وأساسيا من تمام اللذة (يعدد السيوطي في تاريخ الخلفاء من عرف منهم باللواط وعلى رأسهم الأمين وحكاياته مع غلامه كوثر. ولكن المعتصم والواثق لم يكونا يترددان في التغني بمحاسن الرجال على عادة العصر، بل وممارسة الجنس أيضا مع الرجال إضافة إلي النساء. وقد أورد السيوطي حكاية حب المعتصم لغلامه عجيب الذي عُرف بجماله. وعن الحال في العصر العباسي المتأخر، يمكن العودة مثلا لما يقول التوحيدي في الإمتاع والمؤانسة عن تعاطي الجنس في بغداد).
على أن التستر يبقى ولا شك من أهم قواعد الأخلاق في الإسلام الذي يقتضي أساسا حسن النية وطهارة الضمير قبل أي شيء آخر مما يتنزل في خانة المراءاة (وقد جاء في الحديث الشريف «وإذا بليتم بالمعاصي فاستتروا»).
وقد رأينا الخليفة عمر، رغم ما عُرف عنه من تشدد في مسائل الدين، لا يطبّق حد شرب الخمرة على مرتكبيها عندما جابهوه بما أقنعه، وهو أن الأمر من باب الوشاية وأن هناك من اطلع عليهم في عقر دارهم يعاقرونها؛ فأقرّ الفاروق أن فعل هؤلاء الوشاة كان أعظم ذنبا من تعاطي الخمرة (ولعل هذا الإجتهاد يتنزل في خانة التسهيل على أمة الإسلام الذي جاء به الرسول الأكرم والتفريق بين ما هو من الحياة العامة التي يتوجب فيها احترام حساسية الآخر، وما هو من الحياة الخاصة التي لا حد لحرية المسلم فيها. ومن الطرائف في هذا الباب التي جاءت بها كتب الأدب أن الخليفة المنصور تحيّل في إنقاذ صديق له سكّير من حد الخمرة بأن أمر صاحب شرطة المدينة بإقامة الحد المقرر شرعا على هذا السكير إن جاء به أحد، مع أمره في الوقت نفسه يجلد ذلك الواشي بضعف حد السكير لأجل الوشاية التي تبقى من التعدي على الحرية الشخصية. ومن المفيد التذكير هنا أن المنصور عُرف بتوسعه في الفقه وسعة علمه في مسائل الدين)! فهذا إذا عمر يقر مثل هذا التصرف الجريء أخذا بروح الدين الإسلامي، فهل نتصرف خلافه فنتدخل في أمور الناس الشخصية ونعاقب من يأتي المماثلة، وهو لا يتعاطاها إلا في داره وغائبا عن أعين الناس؟ فمتى كان الاطلاع على عورات البشر وفضحها من الأخلاق الإسلامية؟
لا بد من الإشارة هنا إلى ما سبق أن ألمعنا إليه، وكما يبينه الحال اليوم ببلدان الغرب، أن اللواط والتغني به لم يكن بالضرورة لأسباب جنسية بحتة، بل لعله يكون من البعض الذي لا يمارسه ولكنه لا يأنف من التعرض له كتعبير عن جزء مكوّن للجنس البشري ونوعية من الحب الإنساني. ولا شك أن أفضل مثال يُعطى على ذلك هو الجنس عند الصوفي الذي رفعه إلى مرتبة الحب والعشق العليا (نجد أنماطا من هذا النوع الخاص من اللواط العذري عند الصوفية في ما رواه الشيخ أبا محمد القاريء في مصارع العشاق).
٢ – الشذوذ بالمغرب العربي الأمازيغي :
بتونس ،كانت الحال نفسها من الحرية الشخصية في جميع الميادين. خذ على ذلك مثال الزواج، فقد عرف التاريخ ما يسمى بالزواج القيرواني (تروي كتب الأدب والتاريخ أن أصله يعود إلى زواج الخليفة العباسي المنصور من بربرية تونسية من القيروان اشترطت عليه ذلك)، وهو هذا الزواج الذي لا زلنا نعمل به إلى اليوم ببلدنا، أي زواج الرجل بامرأة واحدة لورود ذلك الشرط من طرف الزوجة في عقد الزواج.
أما في ما يخص العلاقات الجنسية بين الجنس الواحد، فلا داعي للتذكير بشهادات العديد من الباحثين الغرباء عن البلاد، وبخاصة الغربيين منهم، الذين أكدوا على وجودها، مستغربين ذلك في عهد لم تكن الحرية الجنسية على ما نعرفه اليوم في بلاد الغرب، فكان منهم نفس الإشمئزاز الذي نراه من متزمتينا أمام الوضع ببلاد الغرب.
ولا يستحق التونسي العودة إلى شهادات هؤلاء الغرباء إذ هو يعرف خير المعرفة أن المبدأ في بلده ومجتمعه هو حرية التصرف في الأمور الشخصية طالما كان ذلك مع التستر، وليس ذلك بالضرورة من باب التقية أو الخوف، بل كنمط من حصافة في السلوك والسيرة فيهما ذوق وفطانة. فهو يتحرج من إقلاق الغير أو إثارته بما يمكن أن يقلق راحته من حرية تصرف ربما فيها بعض الإيغال والغلو باسم تلك الحرية التي لا يجب أن تكون لها حدود عند البعض. وطبعا، لا يكون ذلك إلا على المستوى الشخصي، إذ تبقى الحرية فيه مطلقة مادامت لا تعدو محطيه وعلاقته بربه.
والأمر في ما يخص السحاق جد مشهور، ولا شك أن كتاب القاضي التونسي شهاب الدين أحمد التفاشي «نزهة الألباب فيما لا يوجد في كتاب» أهم ما قيل في الموضوع، حيث خصص جزءا هاما منه للسحاق استوفي في الموضوع من جميع جوانبه دون التوانى عن ذكر مزايا المساحقة عند أصحابها (وقد فعل ذلك قبله في ميدان اللواط الجاحظ إذ خصص له رسالته في مفاخرة الجواري والغلمان).
ولا يخص إلا البلاد التونسية، إذ يفيض الرحالة الأندلسي ليون الإفريقي، واسمه الأصلي الحسن بن محمد الوزان الفاسي الغرناطي، في وصف إفريقية والأمور الهامة بها، عن العادات الجنسية المنتشرة بفاس من مساحقة ولواطة.
أما بالنسبة للقطر الجزائري، فيمكننا الإشارة إلى نموج آخر يبيّن مدى الارتباط الموجود في ذهنية غربيي الزمن الغابر بين العربدة والمجون والحرية الجنسية المستهترة من ناحية والعربي أو التركي أو الفارسي المسلم من ناحية أخرى. فنحن نجد الكثير من ذلك إذا قرأنا بعض الوثائق التي تتحدث عن العادات الإجتماعيات لتلك البلدان، ومنها الجزائر خاصة في زمن القراصنة، كمذكرات الإنجليزي يوسف بيتس عن وقوعه في الأسر بالجزائر وذلك في القرن السابع عشر.
وللعودة إلى الربوع التونسية، لنذكر أن الأمر ليس بالجديد فيها، إذ عرفت مثل هذا النمط من التحرر والتفنن في أمور الدنيا منذ القدم. ولا يصعب على من شغف بالتاريخ القديم الاستشهاد في هذا الصدد بما كان يُقال عن حرية قيم أبناء تونس القديمة، أي قرطاج، وتحرر طبائعهم من أقدم الأزمن.

3
لا تجريم للجنس الشاذ في الإسلام
الحقيقة التي لا مراء فيها أنه لا تجريم للمثلية في ديننا الحنيف، حيث لم يحرم الإسلام هذه العادات الطبيعية في بعض البشر، وإن شذت. فما بقي إلى يومنا هذا من اعتبار المثلية فاحشة كان مجرد اجتهاد أهل الفقه حسب عادات زمنهم، وبالأخص جراء تأثرهم بالعادات اليهودية والمسيحية التي داخلت الإسلام مما يُنعت بالإسرائيليات.
ما اعتُبر من أكبر الفواحش ليس إلا اجتهاد هؤلاء الفقهاء الذين كان معظمهم من غير العرب، كما ذكّر بذلك العلامة ابن خلدون (يقول ابن خلدون، وبذلك يُعنون الفصل الثالث والأربعين من الباب السادس من المقدمة : «حملة العلم في الإسلام أكثرهم من العجم»)، فكانوا ولا محالة متأثرين بالإسرائيليات وقد تفشت في ذلك الزمان (ورد في موسوعة القرآن العظيم للدكتور عبد المنعم الحفني ما يلي في تعريف الإسرائيليات : «الإسرائيليات مفردها إسرائيلية وهي الخبر يُروى عن مصدر إسرائيلي… (وهي) مختلف الأقوال التي أدخلها المسلمون وغير المسلمين في الإسلام عن مصادر أو مزاعم يهودية أو نصرانية، حيث أن كتاب العهد القديم هو المرجع لكل ما استدخلته اليهود والنصارى على السواء». طبعة مكتبة مدبولي، الجزء الأول، 2004، ص 371).
إذا، اللواط الذي نراه عند السلفية منبعه الكتاب المقدس، إذ لم يرد أي تنديد به في القرآن ولا في السنة الصحيحة. فلا يوجد في القرآن إلا ما هو من القصص، أما السنة فلا وجود لأي حديث في الغرض بصحيحي البخاري ومسلم. ولا شك أن هذا يكفي للرد على من يدّعي أن المماثلة أو المثلية، أي ما عُرف باللواط، مما منعه الإسلام.

(أ)
الجنس العربي شمولي
لعله يحق من باب الموضوعية العلمية القول بوجاهة من يعيب عدم تجذر الجمعيات القائلة بالمثلية، فيندد بانبتاتها المتمثل في التوجه السائد اليوم بالغرب القاضي بتصنيف الجنس حسب تفاصيل لا تقرها لا العادات العربية الإسلامية ولا الطبيعة.
فلا فرق في الطبيعة بين جنس مثلي لواطي أي في الشهوة للمماثل homosexuel وجنس من يشتهي المغاير hétérosexuel، إذ يبين العلم أن قانون الطبيعة هو في جنس واحد وحيد لا تفريق فيه بين الذكر والأنثى؛ فهو في نفس الآن وبصفة عامة عند أغلبية المخلوقات من باب اشتهاء المماثل واشتهاء المخالف.
ولا بد هنا من التذكير أن الجنس عُرف بهذه الصفة عند القدامي، ومنهم الإغريق، حيث كان تماما كما عرفناه عند العرب. فالنظرة العربية للجنس شمولية holiste، وهكذا كان الجنس أيضا في عهود الإسلام الزاهرة،حيث لم يتورع الناس، قاصيهم ودانيهم، خيرهم وشرهم، عامتهم وخاصتهم من تعاطي الجنس بكل حرية بما أنه، كما سبق أن قلنا، لا حديث عما سمي بعمل قوم لوط إلا من باب القصص، أي من التذكير بما كان موجودا بالأديان السابقة مما لم بجزه الإسلام بما أنه لم يصدر فيه أي حكم . لذا رأينا الإسلام الشعبي خاليا تمام الخلو من أي منع في الأمر؛ وقد تقمصت الصوفية هذا الإسلام خير تقمص، فأعطت ديننا حق قدره.
١ – الجنس الإسلامي لا يتّفق مع التصنيفات الغربية :
ما يمكن قوله إذن هو أن اشتهاء المماثل عند العرب المسلمين لم يكن يدخل بأي حال من الحالات في خانة الجنوسة أو الجنسية المثلية أي اشتهاء المماثل homsexualité. وقد أشرنا بعد إلى أن مثل هذا التعريف الغربي غير العربي لم يكن متواجدا البتة بالغرب نفسه قبل ظهور المسيحية واليهودية، بما أننا عرفناه عند الإغريق.
ولمزيد التوضيح، لنبيّن أن الكلمة الفرنسية الآنفة الذكر لم تظهر باللغة الفرنسية إلا في سنة 1891 (كما يذكّر بذلك قاموس روبار Robert)، والتصنيف ذاته في الغرب مستحدث لا يعود في القدم إلى ما قبل نهاية القرن التاسع عشر كما بينته أعمال فوكو (انظر مثلا Histoire de la sexualité de Michel Foucault (1976) وخاصة La volonté de savoir أما أحدث الأبحاث، فترجع تاريخ ظهور الكلمة إلى القرن السابع عشر ببريطانيا العظمى).
طبعا لا يعني هذا، كما رأينا، أن الجنس المثلي أو اشتهاء المماثل لم يكن معروفا وموجودا بالمجتمعات قبل ذلك. كل ما يبيّنه هو عدم اهتمام البشر بالنزعة التي ميزت حضارة الغرب في التصنيف والتجزئة، فلم يكونوا يعيرون أهمية قصوى إلى تحديد ميولاتهم الجنسية، إذ كانوا يتصرفون على السليقة، حسب طبيعتهم، رغم ما جاءت به اليهودية والمسيحية من وسم للمثلية والتنديد بها كرذيلة.
وقد قلنا أعلاه أن هذا ليس في الإسلام الصحيح، لأن ديننا لم يناقض لا الطبيعة البشرية، فهو دين الفطرة، ولا الطبيعة العربية في أخذها بكل أنواع الجنس دون مركبات.
إن كتب الأدب العربية تزخر بالشيء الوافر مما يدلل على أنه لا رذيلة في تعاطي المثلية قبل دخول الإسرائيليات للإسلام؛ وقد عُرف هذا الصنف الكبير من الأدب العربي بالمذكِرات وهو التغني بالذكر. ولعل اشتهار أبا نواس كأفضل من تغنى بالميولات الممثالة في العالم، إضافة لوجود العديد من الفقهاء الأجلاء الذين لم يترددوا في التغني بالمذكر في أشعارهم، يبين اختلاف النظرة العربية للجنس، هذه النظرة التي غيّرتها العادات اليهودية والمسيحية.
٢ – تعبير المماثلة أصح من المثلية:
في الختام، وحتى نبتعد عن اللبس والالتباس في موضوع حساس مثل هذه الذي تعددت فيه الضحايا البرىيئة باسم دين لم يسلم من الأفعال المجرمة لمن يدّعي الانتماء له، (فهذا ما نراه اليوم عند أهل داعش المارقين عن الإسلام، ومن يميل إليهم من سلفية الأكاذيب)، اقترحت استبدال التعبير المعتاد أي المثلية، لما له من ارتباط وثيق بالفهم المغلوط للإغلام érotisme بتعبير أصح عربيا ألا وهو المماثلة homosensualité (راجع كتابي السالف الذكر : في تجديد العروة الوثقى – 1- حقيقة اللواط في الإسلام. أفريقيا الشرق، الدار البيضاء، 2013).
وأعود هنا فأبين للمدافعين عن حقوق المثليين أن تعبير المماثلة من شأنه أن يخدم مصالحهم أكثر، ذلك لأنه يعبّر على معنى الإغلام دون تحديده بجنس الذكر أو الإنثى؛ وهذا هو الصحيح، بما أن الجنس يبقى عند العرب لا جنس له؛ فهو من الإغلام الشهواني érosensualité.
لذا، أقترح هنا إضافة هذا التوضيح بالعربية لتعبير المماثلة التي تصبح بالمعنى الأخير المذكور، وذلك عملا بما في عربيتنا من توسع. هكذا، تكون الممثالة في نفس الوقت الترجمة الفضلى لما نسميه عادة المثلية دون أي ارتباط بالجنس، إذ فيها كل ما يميز العربي في حياته اليومية من حسية ليست ضرورة جنسية.
في آخر المطاف، لعله من المفيد الإلماع إلى أن المماثلة في العربية هي المثل، فهي كلمة تسوية. والفرق بين المماثلة والمساواة تكون بين المختلفين في الجنس والمتفقين، لأن االتساوي هو التكافؤ في المقدار لا يزيد ولا ينقص، وأما المماثلة فلا تكون إلا في المتفقين. تقول : نحوه كنحوه وفقهه كفقهه ولونه كلونه وطعمه كطعمه، فإذا قيل : هو مثله على الإطلاق فمعناه أنه يسد مسده، وإذا قيل : هو مثله في كذا فهو مساو له في جهة دون جهة (راجع النفيس من كنوز القواميس لخليفة بن محمد التليسي، الدار العربية للكتاب، تونس، ليبيا).
(ب)
تحديد الحرية الجنسية ليس من الإسلام
لا داعي هنا لذكر ما تعج به كتب الأدب والفقه من التغني بالمذَكّر الذي كان يندرج في تعاطي الجنس بكل طلاقة من طرف العرب المسلمين. ولبيان المدى الذي بلغته الحرية الجنسية عند العرب في ظلال الإسلام الوارفة، يكفي قراءة ما ورد في رسالة الجاحظ في المفاضلة بين الغلمان والجواري وقد ترجمت إلى الفرنسية (Éphèbes et courtisanes, éditions Rivages, 1997)؛ فلكأننا بحق نقرأ أحد الغربيين المنافحين اليوم عن المثلية !
ولا غرابة في ذلك، إذ ما كتبه الجاحظ جاء في فترة أوج الحضارة العربية الإسلامية التي كانت حداثة قبل الحداثة الغربية (لقد كانت حضارة الإسلام حداثة قبل أوانها، وذلك ما أسميه حداثة تراجعية Rétromodernité)، إلا أن ذلك لم يدم لما طغت الإسرائيليات على روح الإسلام السمحة فمسخت وضاءة تعاليمه وقضت على حضارته بأخذ المسلمين بها دون ما في دينهم من حريات ثابتة.
فهلا حان الوقت للعودة لتراثنا التليد ورفع مثل هذه القوانين التي تشين الدين القيم بما أنها ليست منه، مثل الفصل 489 من المجلة الجنائية المغربية والفصل 338 من المجلة الجنائية الجزائرية والفصل 230 من المجلة الجنائية التونسية؟
إن كل هذه القوانين، بلا أدنى شك، غير إسلامية، بل هي يهودية مسيحية من الإسرائيليات رسبت في الإسلام فاتخذها المسلمون دون دينهم بعدما نبذها أهلها وقد عرفوا الحضارة بعد المسلمين !
(ج)
ضرورة إحياء عاداتنا
إنما المسألة اليوم هي في هذا الالتباس الخاص بالتماهي بين النظرة الدينية الخاطئة للجنس، وبالضبط بنوع من الجنس، وبمقومات الشخصية وخاصة منها الذكورية في مجتمع أصبح على نوعية ذكورية جد متعصبة.
إن الالتباس حاليا يكمن في ضرورة إعادة النظر في تعريفاتنا الأوليّة لمعنى الرجولة وشكلها، ومعنى الأنوثة ونوعيتها، وذلك خارج حدود الوظيفة الجنسية للإثنين ودون زج الدين تعسفا في أمور كان هو السبّاق في تحريرها من قيود العادات البالية.
فنحن إن نجحنا في الاعتراف بإنسانية الآخر كأهمّ صفات الوجود البشريّ والإيمان الفعلي بذلك، سننجح حتما في تجاوز خوفنا ممّا تصوّره لنا المثلية أو المماثلة الجنسية فنتوصل إلى القيام بقفزة نوعية في ميدان احترام الآخر أيّا كانت أهواؤه الجنسية وذلك باحترامنا الكامل لذاته وأفكاره، ولعمله وتصرّفاته.
ولا شك أن المثير حقا هنا هو أن تكون مثل هذه القفزة ممكنة بمجرد العودة للدين، وذلك بالاعتماد لا فقط على روحه ومقاصده بل وأيضا على نصه لانعدام التحريم الصريح للواط.
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Farhat Othman

Ancien diplomate - Juriste et Politologue - Chercheur en Sociologie (Tunis)

6 Comments

  1. Je me permet de vous re-écrire cette phrase : “l’islam une politique pour la vie terrestre. Or, le sexe fait partie de la vie avec ses déclinaisons variées. Refuser cela aujourd’hui, reviendrait à faire de notre religion un simple culte, parfaitement comparable au judaïsme et au christianisme.

    Juste une chose que j’ajoute vous pouvez faire tous ce que vous voulez mais ne jugez pas le christianisme car même si c’est un simple culte on acceptera pas “le mariage gay” et là je signifie bien christianisme est différent de catholique…. et la bible n’acceptera pas ça … en plus l’islam est une fausse doctrine de Mahomet donc à vous de voir…et choisir entre le christianisme et l’islam

    Ben
    Ancien Musulman

    • François, l'ancien Bouddhiste on

      Le mec qui a rédigé cette affreuse article dit beaucoup de choses fausses et ne cite pas assez ces preuves…

      François, ancien Chrétien Pratiquant

      • Le mec qui a rédigé cet article que vous trouvez affreux vous prie de vouloir bien prouver ce que vous dites de faussetés sur les “choses fausses” que vous y trouvez. S’agissant des sources, il vous renvoie à ses livres en l’objet, un article de presse n’étant pas un article académique !
        Ne soyez donc pas mauvaise langue, honorez la foi dont vous relevez, je vous prie, cher fidèle d’une religion de sincérité !

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