De tout temps, un long voyage terrestre et maritime a été nécessaire pour parcourir la d’un point à un autre. Il est un rêve pour certains, un cauchemar pour d’autres. Les uns se sont battus contre les dieux, les autres contre les hommes pour parvenir à bon port.
Le temps d’Homère est bien loin et pourtant il reste à la fois un conte pour enfants, une profonde réflexion métaphysique, une démarche philosophique personnelle et collective.
À l’image d’Ulysse, il est des voyages de l’absurde qui ne mènent nulle part mais qui ont fait évoluer et progresser l’homme. Ce voyage sacrificiel de ces migrants qui se perdent en Europe rapetisse la grandeur de l’Homme.
Pour les hommes d’aujourd’hui qui fuient leur pays et perdent tout en quelques jours, l’aventure post-moderne est plus que tragique. Qui est plus coupable que la communauté internationale et l’Union européenne dans ce naufrage des relations euro-méditerranéennes, faisant de l’Europe par son enfermement un radeau de la Méduse dont elle n’a conscience ? Un Titanic qui ne voit que la partie immergée de l’iceberg et se dédouane de toute responsabilité dans la gestation des crises ?
L’auteur nous emmène dans une relecture historique, mythologique et politique de cette Méditerranée tant créatrice, source et vivier multimillénaire de cultures, d’identités, de religions, et de civilisations.
Des légendes homériques aux institutions politiques contemporaines qui régissent les relations humaines entre les deux rives, Sébastien Boussois dresse un constat alarmant des relations euro-méditerranéennes qui semblent au bord du naufrage.
Si la Méditerranée va mal, elle est aussi le miroir du mal-être de l’Europe plurielle.