URGENT / TURQUIE – Erdogan à Washington : retour en grâce ?

0

Les relations se réchaufferaient-elles entre Washington et Ankara ?

Elles n’étaient en effet pas du tout au beau fixe naguère encore, lorsque le président Obama devait sermonner par téléphone son homologue turc qui  refusait à la coalition internationale engagée en Syrie et en Irak de bombarder les positions de l’État islamique à partir de la base OTAN d’Incirlik.

Elles s’étaient dégradées après que les États-Unis avaient commencé de bombarder les convois qui acheminaient le pétrole de l’État islamique vers la Turquie, au profit des hommes d’affaires de l’AKP et avec l’assentiment du régime, allié objectif des djihadistes que le président Erdogan arme aujourd’hui encore au détriment des Kurdes qui combattent le Califat.

Et elles s’étaient envenimées lorsqu’Obama avait décidé d’armer les Kurdes syriens du YPG (filière du PKK)… Ankara avait même fait mine, alors, de vouloir abandonner l’OTAN et de se rapprocher de la Russie.

Mais la rencontre, ce 16 mai, entre Donald Trump et Recep Tayyip Erdogan reçu en grande pompe à la Maison blanche par un hôte facétieux (en tout cas plus souriant qu’il l’avait été en présence de la chancelière allemande), présagerait-elle d’un retour en grâce du président turc, au moment même où la dictature se renforce en Turquie ?

Et que faut-il penser de la tonitruante déclaration de Donald Trump à propos des Kurdes du PKK, que la Maison blanche considère sans ambiguïté comme des « terroristes » ?

Une prise de position qui a ravi l’invité du jour, alors que Washington continue parallèlement de fournir des armes au YPG. Mais cela signifie-t-il pour les Kurdes de Syrie que, une fois l’État islamique abattu, Washington les laissera se débrouiller seuls face aux armées réunies de Bashar al-Assad et de Recep Tayyip Erdogan ?

Share.

About Author

Pierre Piccinin da Prata

Historian and Political Scientist - MOC's Founder - Editorial Team Advisor / Fondateur du CMO - Conseiller du Comité de Rédaction

Leave A Reply