EXPERTISE / LIBAN – Georges CORM : « Le Liban reste le domaine privilégié de l’Arabie Saoudite »

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L’année 2018 a commencé par de nombreux soubresauts pour le Liban, ce « pays-carrefour » du Monde arabe, cet État multiconfessionnel, où se jouent en miniature les crises qui ébranlent le Moyen-Orient, et qui, souvent, permet ainsi de prendre la température de la région.

Quelle est désormais la place du Liban dans la conjoncture régionale impliquant en Syrie l’Iran (donc le Hezbollah libanais), Israël, qui semble sortir de sa réserve, et son allié états-unien mais aussi son nouveau partenaire, l’Arabie Saoudite ?

Le Hezbollah a-t-il réellement gagné la partie et le Liban va-t-il désormais être un peu plus sous influence de l’Iran, dans le cadre du conflit qui l’oppose aux Saoudiens ? Dans ce contexte, comment s’explique la reconduction de Saad Hariri, qui avait interprété une étrange pièce de théâtre lors de son séjour (forcé ?) à Riyad ? Les tensions entre Sunnites et Chiites au Liban, dont on parle beaucoup sur les réseaux sociaux, sont-elles une réalité ou une exagération de la part de certains médias ?

Enfin, quelle est la place des Chrétiens dans le Liban d’aujourd’hui ? Sont-ils divisés, comme le laisse penser l’opposition entre les Forces libanaises de Samir Geagea et le Courant patriotique libre, le parti de l’actuel président de la république, Michel Aoun ?

Décryptage des réalités d’un pays complexe, avec Georges Corm, professeur à l’Institut de Sciences politiques de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et collaborateur au Courrier du Maghreb et de l’Orient.

Contrairement aux titres qui se sont multipliés dans la presse occidentale après les élections de mai 2018, le Liban conserve sa stabilité, aussi fragile soit-elle.

D’une part, les rumeurs d’affrontements entre Sunnites et Chiites s’apparentent à des « fake-news » ; d’autre part, le Hezbollah n’est pas le très grand vainqueur des élections.

Toutefois, l’autorité morale du Hezbollah est en hausse, dans un pays où la corruption, endémique, pose un problème de plus en plus sensible et qui interpelle désormais les citoyens sévèrement lésés par cet état de fait.

Néanmoins, le Liban reste sous la coupe de l’Arabie Saoudite, comme l’a montré « l’affaire Hariri », même si le Hezbollah et le parti chrétien du président Aoun dominent ensemble la scène politique…

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Yann JACQUET

Polytechnician - Managing Editor for Audio-Visual & "Expertise" Department

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