Une exposition comme acte de résistance au blocus israélien, la fête à l’université Al-Aqsa… Ne pas baisser les bras, garder espoir…
Au Centre culturel Rachad el-Shawa, à Gaza, une exposition de onze ateliers proposés par des compagnies locales a été organisée entre 5 et le 9 avril 2015.
Ibtikar, « innovation malgré le blocus ». C’est le nom de cette manifestation qui exposait des réalisations artisanales dans les domaines de la ferronnerie, du verre, du vêtement et de la broderie, du bois et de la terre… avec un objectif commun à l’ensemble des ateliers présentés : « profiter » des ruines de la dernière offensive militaire israélienne contre la bande de Gaza, des oliviers détruits, des maisons bombardées, des vitres brisées pour fabriquer des objets traditionnels et utiles pour les citoyens palestiniens.
Parmi les exposants, Mahmoud El-Sawaf a expliqué comment son atelier avait été créé en 2014, pour défier la souffrance du peuple palestinien. Mais, au-delà, il a expliqué que le blocus l’avait poussé à créer de tels objets, pour une raison simple : « On ne peut pas importer de telles matières premières, à cause du siège. Il faut donc encourager la fabrication locale, avec ce que l’on a, et en quantité et qualité. C’est devenu une nécessité économique vitale. »
Un autre atelier expose des objets réalisés dans le cadre d’un projet intitulé « Des inventions et des fabrications, en utilisant le bois des oliviers que l’occupation a écrasés ». C’est un projet conçu par Rachid El-Najar. Son animateur a expliqué qu’après la dernière guerre contre la bande de Gaza, les Israéliens ont détruit des oliveraies palestiniennes, avec des bulldozers et sous les chenilles des chars. Cet atelier a décidé de récupérer ce bois écrasé et, au lieu de l’utiliser comme bois de chauffage, de le vouer à la menuiserie. Tout un symbole…
Rachid El-Najar ajoute que l’idée lui est venue lorsqu’il a lu ce qui s’était passé au Japon, au terme de la deuxième guerre mondiale : il y a eu un blocus, imposé par les États-Unis, et cela a obligé les Japonais à faire face à la pénurie en faisant appel à des ressources nationales et naturelles.
Deux semaines auparavant, le 30 mars, le département de français de l’université Al-Aqsa célébrait la journée de la terre et la fête de la Francophonie ; là aussi, la culture pour résister.
Plusieurs écoles secondaires où le français est enseigné ont été associées à la fête, en présentant des spectacles dans cette langue, devant un parterre d’invités : lecture de poèmes, chansons, théâtre de marionnettes, danses traditionnelles, sketchs sur le thème de la patrie palestinienne, des réfugiés, de l’espoir…
Gaza survit.